3357. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.
Potsdam, 26 novembre 1748.
Je suis satisfait de votre rapport du 16 de ce mois, et que vous ayez trouvé moyen de vous procurer le précis des articles y joints que le parti de la cour s'était proposé de glisser dans les constitutions, en cas que la dernière Diète eût subsisté, et qui sans contredit auraient été de dangereuse conséquence. Je suis présentement à attendre votre rapport sur ce qui sera passé dans le Senatus-Consilium à tenir là où vous êtes, et s'il y aura encore une Diète extraordinaire de convoquée, qui, selon toutes les apparences, ne manquerait pas d'occasionner des confédérations pour et contre, qui précipiteraient la Pologne dans une grande confusion et dans un vrai abîme de malheurs. Cependant, ce qu'il y a de bon jusqu'ici à cet égard, c'est que la cour de Dresde est assez dénuée d'argent pour ne pouvoir pas espérer de réussir dans ses vues si pernicieuses à la république de Pologne.
Le palatin de Belcz298-1 s'est expliqué envers vous que, s'il se voyait revêtu de quelque caractère convenable de ma part, il résignerait son palatinat. Mais comme il perdrait par une semblable résignation quelque chose de réel et qu'il se priverait, de la sorte, de l'influence et de l'autorité qu'il a eues jusqu'ici dans les déliberations de la République, se rendant même ainsi inutile à lui et à sa patrie, sans que d'un autre côté je puisse comprendre quel profit lui reviendrait après cela d'un caractère de ma part, je ne saurais m'ouvrir là-dessus de la réponse que vous y auriez à faire à ce palatin, mais il faudra que vous vous expliquiez avec lui sur ces considérations, pour voir ce qu'il y répondra. Vous prêterez d'ailleurs, sans discontinuer, beaucoup d'attention à l'affaire du retour des troupes auxiliaires russiennes chez elles par la Pologne, pour m'en instruire ultérieurement, et vous tâcherez d'approfondir quelles nouvelles en découvrira cet émissaire tartare dont vous faites mention.298-2 Mes lettres de Vienne portent au sujet des troupes en question que des commissaires anglais et hollandais avaient déjà pris les devants pour faire les dispositions en Pologne touchant les fourrages et autres besoins de ces troupes, et l'on me mande de la Courlande que les Russes en faisaient transporter en partie leurs magasins à Riga et qu'ils les vendaient en partie.
Le capitaine Narzymski n'a point encore écrit pour avoir la permission d'aller pendant 3 ou 4 mois en Pologne; dès qu'il en écrira, je verrai ce qu'il y aura à faire. Au reste, j'ai donné mes ordres à la chambre de guerre et des domaines à Königsberg d'envoyer quelque architecte à Varsovie pour y faire le dénombrement des frais nécessaires<299> pour remettre la maison m'appartenante à Varsovie en état de résister aux insultes du temps.
Federic.
Nach dem Concept.
298-1 Vergl. S. 185.
298-2 Der Zweck des Aufenthaltes dieses Emissärs sollte nach dem Berichte des Gesandten die Beobachtung der russischen Truppenbewegungen sein.