3441. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRFFEN A LONDRES.

Berlin, 25 janvier 1749.

J'ai reçu à la fois vos deux dépêches du 7 et du g de ce mois. Je vous fais communiquer à cet ordinaire par un rescrit du département des affaires étrangères tout ce que m'est parvenu en dernier heu de mes ministres à Vienne, à Varsovie et à Pétersbourg par rapport aux affaires du Nord, qui, selon les conjectures que j'en ai tirées, deviennent de jour en jour plus critiques et plus épineuses. Et pour vous en mettre d'autant plus au fait, je vais vous récapituler en quoi tout cela consiste.

L'affaire du médecin Blackwell qui a été exécuté en Suède, roulait en gros sur les intrigues que l'Angleterre avait formées en Suède en faveur du duc de Cumberland …352-2

<353>

Les Anglais, pour empêcher la France de pénétrer leur dessein, ont employé non sans succès des insinuations malignes auprès de la France pour me faire passer pour un brouillon et pour un homme qui ne désire que la guerre, le tout en vue de rendre suspectes les ouvertures que je pourrais faire à la France.

Voici le précis de la façon que j'envisage toutes ces choses-là; or, comme il m'importe de savoir vos idées là-dessus selon les connaissances que vous vous êtes acquises là où vous êtes et selon ce que vous pénétrerez encore, je vous ordonne de m'écrire tout naturellement si vous croyez mes conjectures fondées ou non. Au surplus, il serait superflu de vous faire ressouvenir que vous devez avoir toute l'attention possible pour approfondir de plus en plus ce qui peut être de tout le manège susmentionné. Le zèle que je vous connais pour mon service, avec votre habileté, me sont de sûrs garants que vous ferez tout ce qui est humainement possible à cet égard.

Quant au payement des dettes sur la Silésie, je vous ordonne que vous devez donner, partout où il faudra, les assurances les plus fortes et les plus positives que je les paierai, avec les intérêts stipulés, immanquablement, et que je m'arrangerai là-dessus de sorte que personne n'y perdra rien. Ce qui m'embarrasse cependant sur cet article, c'est que je ne sais pas s'il est de la prudence de m'acquitter de ces dettes pendant un temps où le roi d'Angleterre témoigne tant de mauvaise volonté à mon égard, en complotant avec tout ce que je puis avoir d'ennemis, et où les plus grands orages menacent de tous côtés ; sur quoi je souhaiterais bien d'avoir votre conseil.

Federic.

Nach dem Concept.



352-2 Das Ausgelassene deckt sich fast wörtlich mit den Mittheilungen in dem Erlasse an Chambrier, Nr. 3440 Alinea 2—10.