3473. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 15 février 1749.
Je suis tout satisfait de votre dépêche du 23 de janvier dernier, et je vous fais faire communication du département des affaires étrangères à la suite de celle-ci, par la poste d'aujourd'hui, de ce que le ministre russien de Panin à la cour de Suède y a déclaré de la part de sa cour aux ministres suédois, tout ainsi que de la réponse que ceux-ci y ont faite. Si les vues de la Russie ne tendent qu'à empêcher quelque changement dans la forme présente du gouvernement de Suède, pour éviter de la sorte que la souveraineté ne s'y introduise, il est constant qu'il n'y aura point à appréhender de troubles en Suède, mais que tout y ira bien. Je dois cependant vous dire que je ne me fie point encore aux paroles emmiellées de la cour de Russie, et qu'il me paraît jusqu'ici qu'il y a un dessous des cartes au jeu de la Russie, de sorte que vous ne devez point vous laisser endormir par aucunes belles apparences, mais être extrêmement vigilant pour vous orienter de tout votre mieux, et autant qu'humainement possible, sur les véritables desseins et sur le fond des allures de la cour de Russie. Vous tâcherez, de même, d'approfondir les trames que les cours de Vienne et de Londres peuvent ourdir là où vous êtes, d'autant plus que mes avis de Hollande semblent confirmer qu'il y a eu tout récemment un traité de conclu entre les cours de Pétersbourg, d'Angleterre et de Vienne, et que ce traité avait effectivement été signé, à l'heure qu'il est, par les cours en question.
Federic.
Nach dem Concept.