3530. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 10 mars 1749.
L'opinion qui s'est emparée des esprits de quelques-uns en Suède, comme vous me le rapportez par votre dépêche du 28 de février dernier, que les démonstrations guerrières du Danemark pourraient bien n'être que des ostentations toutes pures de sa part, pour parrenir d'autant plus facilement à une négociation avec la Suède, ne me paraît point vraisemblable; plutôt il m'est presque clair comme le jour, par tous les avis qui me reviennent là-dessus, qu'il se pourrait facilement que la Suède fût attaquée au printemps prochain, ainsi qu'il faut s'y attendre à la guerre, qui paraît inévitable.
Je souhaite fort me tromper à cet égard, mais mes avis ne me permettent presque plus de douter de la réalité de mes conjectures.
Je conseille donc qu'on ne se berce point d'agréables illusions en Suède, pour ne pas se laisser endormir par trop de sécurité et de confiance, mais que l'on s'y mette en bonne posture de tous les côtés d'où l'on peut s'attendre à quelques entréprises ennemies, pour y être, en tout cas, dans le meilleur et le plus vigoureux état de défense que possible.
Federic.
Nach dem Concept.