3551. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Graf Otto Podewils berichtet, Wien S. März: „Le secrétaire d'ambassade de Suède, particulièrement ami de l'aide de camp du général Schulenburg, m'a informé qu'il lui avait dit qu'on continuait non seulement les préparatifs pour la campagne, mais que, l'indisposition de son général le retenant encore au logis, le prince de Liechtenstein venait le voir régulièrement tous les jours et s'entretenait plusieurs heures en particulier avec lui; qu'un ingénieur dans lequel ce Prince avait beaucoup de confiance, lui avait dit qu'il était occupé nuit et jour … Comme ce secrétaire n'est nullement des amis du comte de Barck, je ne saurais croire que celui-ci se soit servi de son canal pour me donner ces avis dans quelque vue particulière. Ce ministre m'a dit que le colonel Mejerhielm441-1 était venu le voir ces jours passés, et qu'affectant les sentiments d'un bon Suédois, il lui avait témoigné qu'il était au désespoir de l'orage qu'il voyait se former et prêt à fondre sur sa patrie; qu'il savait que la Russie ne se bornait pas à la conservation du gouvernement en Suède ni au déplacement du ministère présent, mais qu'elle en voulait au Prince Royal … qu'on souhaitait de faire agréer le duc de Cumberland aux États de Suède, et qu'en cas qu'on n'y pût réussir, de déchirer le royaume par lambeaux.“ | Berlin, 18 mars 1749. J'approuve fort que vous continuez à me mander tout ce qui vient à votre connaissance relativement aux affaires qui me peuvent intéresser; il faut cependant aussi que je vous dise ce que je pense là-dessus, afin de vous donner occasion par là de vous éclaircir encore plus sur ces sujets. C'est pourquoi je vous dirai, sur ce que vous m'apprenez par votre dépêche du 8 de ce mois à l'égard des avis que le nommé Meierhielm a prétendu donner au comte de Barck, que ce sont des mensonges tout purs, et qu'il n'est point à douter que cet homme n'ait été détaché à celui-ci afin de lui en imposer et de l'en intimider. Au contraire, je viens de savoir de très bon lieu que le Danemark n'a point du tout lié partie jusqu'ici avec les deux cours impériales, et que le chancelier Bestushew a fait tout nouvellement insinuer à la cour de Vienne la nécessité qu'il y avait à attirer |
celle de Copenhague dans leur parti. Je me défie encore, tant soit peu, dé l'aide de camp du général de Schulenburg, quoique je le croie plus sincère que Mejerhielm, et je suis en doute s'il n'est pas aussi un de ceux qu'on lâche au comte de Barck pour l'ombrager. En attendant, vous faites toujours bien de ne pas négliger de pareils avis, puisqu'ils vous donnent occasion de les approfondir, s'ils sont vrais ou controuvés. Je ne suis guère en peine des campements que les Autrichiens voudront former, de huit régiments chacun, au printemps qui vient; l'on peut bien leur faire prendre des positions, afin qu'ils puissent se rassembler en huit jours; mais pour réaliser cela, il faut qu'on fasse préalablement de grands amas de magasins, pour les faire subsister, et voilà précisément le point de vue auquel vous devez diriger votre attention principale, afin de vous informer sous main, s'il est possible, s'il on est après à faire de pareils amas pour quelque corps d'armée considérable. Je ne saurais pénétrer encore justement à quelle fin l'Empereur et l'Impératrice amassent d'aussi fortes sommes en argent, et naturellement on ne saurait penser autrement sinon qu'ils les destinent à quelque grand dessein. Mais il est toujours question jusqu'où toutes ces sommes puissent monter et si elles sont suffisantes à faire une guerre vigoureuse et plus d'une campagne. Et quand je considère d'ailleurs combien l'Impératrice est encore en arrière du payement dû à ses troupes, et qu'elle pourrait avoir besoin de sommes assez fortes pour faire constater ses nouveaux arrangements, il ne serait pas impossible qu'on eût fait des emprunts en argent pour s'en servir à cet usage. Quant au projet qu'on attribue à la cour de Vienne pour assembler une armée des troupes des Cercles, supposé que la France voudrait inquiéter les frontières de l'Allemagne, je ne saurais dissimuler que ce dessein serait bien prématuré, et si ladite cour couvait un pareil dessein, elle n'y penserait pas avant que le Nord ne fût en combustion. Et, pour le préparer secrètement en avance, vous savez ce que c'est que le secret à Regensburg. D'ailleurs, qui sont donc proprement les princes de l'Empire qui lui sont attachés? L'Hanovre, la Mayence, Trêves, Eichstädt, Constance et Darmstadt — tous des princes qui ne donneront guère un grand poids. Je crois plutôt que, si la cour de Vienne entame des négociations avec ces princes, ce sera pour avoir des recrues d'eux, afin d'en compléter son armée. Federic. |
Nach dem. Concept.
441-1 Schwedischer Oberst a. D., Gegner der in Schweden am Ruder befindlichen Partei. In Wien wurde er nach Podewils' Bericht vom 1. März oft bei dem Grafen Ulfeld gesehen.