3574. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Chambrier berichtet, Paris 17. März, Puyzieulx habe ihm auf seine in Ausfährung der königlichen Weisungen vom 21. Februar463-1 gemachten Vorstellungen erwidert: „Qu'il croyait toujours que les préparatifs de guerre de la Russie et du Danemark avaient pour objet de voir l'effet que leurs armements produiraient sur Votre Majesté et sur la Suède, et s'ils trouveraient jour à hasarder d'aller plus loin, pour faire en Suède la révolution qu'ils souhaitent; qu'il était persuadé que, si la Russie et le Danemark voient que Votre Majesté est sur Ses gardes et que la Suède se conduit bien au dedans et au dehors, la Russie et le Danemark n'entreprendront rien.“ Chambrier bemerkt dazu: „Les Anglais sont trop avertis combien on craint ici de rentrer en guerre, et c'est la raison qui leur a fait répondre comme ils ont fait dernièrement à la déclaration que la France leur avait fait faire sur les affaires du Nord. C'est par une suite de la manière qu'on pense ici, qu'il m'est revenu que le voyage du comte de Finckenstein463-2 est regardé ici un peu de mauvais œil.“ | Potsdam, 29 mars 1749. Je vois très distinctement, par tout ce que vous me rapportez dans vos précédentes dépêches et par celle du 17 de ce mois, qu'on ne saurait se flatter de faire quelque chose d'efficacement convenable avec la France; j'ai ainsi pris mon parti de ne plus rien demander à elle. Si toutefois les choses en venaient effectivement à une rupture, et que je me visse attaqué, je ne prétendrais en ce cas-là de la France si ce n'est qu'elle formât un camp proche de Givet, pour contenir par là l'Hanovre et peut-être aussi le Danemark. Je n'en ferai pourtant rien toucher à la France que lorsque la guerre sera venue à éclater,463-3 et ce que je vous en écris, n'est que préalablement et pour votre direction seule; aussi mon intention est-elle que vous ne répondiez qu'immédiatement à moi seul sur cet article, sans en faire mention dans les duplicata de vos dépêches au département des affaires étrangères. Ce n'est qu'à cela que se borne ma politique, et que la France voie par elle-même ce qu'elle aura à faire de mieux pour le bien de ses propres intérêts. Ce que je vous ai fait parvenir par mes précédentes touchant l'alliance conclue entre les deux cours impériales et les concerts pris entre elles, est très avéré; vous pouvez donc y compter absolument. Peut-être que le traité de cette alliance avec ses articles secrets me tombera entre les mains, et je ne laisserai que de vous le faire communiquer alors. Vous tâcherez, au reste, d'insinuer, quoiqu'avec grande politesse, au marquis de Puyzieulx, et vous lui jetterez comme de vous-même |
d'une manière la plus enveloppée qu'il vous sera possible, qu'en cas qu'il s'élevât des troubles dans le Nord, on n'aurait sans doute point lieu de pouvoir compter sur l'assistance de la France et que l'on se verrait bien obligé, de la sorte, si la guerre venait à s'y allumer, de voir soi-même comment on pourrait s'en procurer quelque issue. Laquelle insinuation je vous recommande cependant de faire au marquis de Puyzieulx avec grande délicatesse et beaucoup de ménagement, pour ainsi le mettre dans la nécessité de deviner, en lui donnant à entrevoir ce que vous pensez dire, tout comme l'on voit la lueur du soleil au travers des nues qui le passent. Federic. |
Nach dem Concept.
463-1 S. 382.
463-2 Vergl. S. 420. 432. 433.
463-3 Vergl. S. 463.