3659. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 17 mai 1749.

Vous deux dépêches du 21 et du 24 d'avril dernier me sont bien entrées. Quoique toutes les apparences paraissent indiquer que le ministère de la Grande-Bretagne ne voudra point se mêler des vastes projets des deux cours impériales, après la vigoureuse déclaration qu'a fait faire la France à l'Angleterre relativement aux affaires du Nord, et qu'ainsi la Russie se désistera des desseins qu'elle s'était formés pour rester tranquille, comme la cour de Vienne doit elle-même le lui avoir conseillé, vous n'en serez pas moins bien alerte et sur vos gardes et avertirez le ministre de Suède de l'être aussi, n'étant point douteux que le Chancelier, pour peu qu'il y voie l'occasion favorable, ne dût tâcher de con<530>tinuer ses ostenstations ordinaires par un campement de deux différents corps de troupes, dont l'un serait formé dans la Finlande et l'autre sur les frontières de la Courlande, pour chicaner peut-être ainsi la Suède, en lui prescrivant différentes conditions injustes, afin d'en prendre occasion pour embrouiller les affaires.

Cependant, je sais pour sûr et certain que l'Angleterre n'est actuellement point d'humeur à vouloir se prêter à une nouvelle convention de subsides avec la Russie et qu'elle a même donné ordre à milord Hyndford de le déclarer net et clair à la cour de Russie.

Federic.

Nach dem Concept.