3728. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.
Potsdam, 30 juin 1749.
Vos deux dépêches du 17 et du 20 de ce mois me sont parvenues à la fois. Vous pouvez être assuré que je vous ferai communiquer tout ce qui me reviendra sur les affaires de la Russie, pour ainsi vous fournir l'occasion de pouvoir vous orienter solidement là où vous êtes.
En attendant, je crois pouvoir conclure de toutes les circonstances que vous m'avez alléguées et de ce qui m'en est revenu d'ailleurs, que la Russie et ses adhérents n'attendent que la mort du roi de Suède, pour tâcher alors de mettre en exécution leurs méchants complots, desquels cependant il est difficile de savoir encore sur quoi ils peuvent viser proprement.
Ce qu'il y a de sûr au moment présent, c'est que les Autrichiens font à l'heure qu'il est de leur mieux pour retenir la Russie de l'exécution de ses projets et desseins formés.
Vous aurez pu déjà vous instruire par mes précédentes dépêches quelles sont les nouvelles ostentations que la Russie a résolu en dernier lieu de faire sur mer; il faudra bien, après tout, qu'elles prennent fin une fois, mais si la Russie veut donner pour prétexte de ces ostentations qu'elle ne pouvait se reposer sur les assurances de la Suède, ses démonstrations ne pourront manquer de continuer sur le pied où nous les voyons aujourd'hui, quaud même, après la mort du roi de Suède, la forme présente du gouvernement de ce royaume n'y serait point touchée,<580> puisqu'en ce cas on pourrait tâcher d'imputer à la Suède que, quoiqu'elle n'eût procédé à aucun changement dans la forme présente de son gouvernement pendant la première Diète, elle n'en laisserait pas moins pour cela d'y prendre son temps pendant la tenue de quelque autre Diète, et ainsi la Russie sera à même de faire durer pareilles chicanes aussi longtemps qu'elle voudra.
Si, en attendant, la Suède pouvait réussir pour le bien-être de ses affaires, je suis persuadé que cela influerait beaucoup sur celles du reste du Nord et leur donnerait une face toute différente de la présente.
Federic.
Nach dem Concept.