<10> du juin passé, savoir si les lettres qui passent en France par la poste de Wesel ne sont point exposées à quelques inconvénients en passant le pays d'Hanovre, et vous luis direz que tous les bureaux de postes sur la route de Berlin jusqu'à Gueldre n'appartenaient qu'à moi seul et relevaient de celui de Berlin, Il est vrai que les Autrichiens peuvent ouvrir ces lettres à leur passage par les Pays-Bas, mais outre qu'elles sont toutes chiffrées et que je sais de science certaine que les Autrichiens n'ont point de nos chiffres,1 vous savez que pour plus de sûreté nous changeons de chiffres de trois en trois mois. De plus, le marquis de Puyzieulx peut être sûr que nous ne toucherons plut mot de l'affaire en question2 dans aucune de nos dépêches qui vous parviendront, jusqu'à ce que la réponse qu'on y attend nous soit parvenue.
Comme je vous ai fait instruire, par un rescrit en date d'aujourd'hui, expédié dans la chancellerie, des nouvelles que nous avons eues par rapport à l'arrivée d'une escadre russienne qui est actuellement à la rade de Danzig, et des autres démonstrations guerrières de la Russie, qui vont toujours en augmentant, vous ne laisserez pas d'en faire communication à M. de Puyzieulx, quoique toujours d'une façon qui ne saurait pas réveiller en lui les soupçons mal fondés qu'on avait eu soin de lui inspirer que nous ne cherchions qu'à entraîner la France dans de nouveaux troubles. Vous ajouterez que jusqu'à présent nous ne nous soucions guère de toutes ces ostentations russiennes, mais que nos lettres de Russie nous disaient que le chancelier Bestushew, à qui l'on suppose l'intention de vouloir rompre absolument avec la Suède, pourrait bien attendre l'événement de la mort du roi de Suède, pour tourner alors ces ostentations en réalité, en faisant faire au commencement des demandes et des propositions aux Suédois que ceux-ci ne sauront regarder que comme très impertinentes, et que cela lui suffirait pour mettre le feu à la mine. Nous finirez avec M. de Puyzieulx en lui disant que je lui faisais communiquer ces nouvelles telles que je les avais reçues, et que le temps développerait ce qui en pourrait être vrai ou non.
Federic.
Nach dem Concept.
3746. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 12 juillet 1749.
Quand je vous ai ordonné de mettre votre attention principale à vous emparer de l'esprit du sieur Blondel, je n'ai point entendu par là que cela devrait être l'unique objet de votre attention. Il m'a importé de connaître son caractère, de savoir sa façon de penser et de tirer encore de lui tout le profit possible. Vous m'avez satisfait à ces égards,
1 Vergl. indess Bd. VI, 585, was dem Sachverhalt wenigstens für gewisse Zeiten entspricht.
2 Die Verhandlung mit der Pforte, vergl. Bd. VI, 608.