<11> et j'ai tout lieu d'être content de la manière dont vous vous y êtes pris. Mais comme j'ai besoin d'ailleurs d'être exactement instruit des menées de la cour où vous êtes et de tout ce qu'elle fait et entreprend, il faut que vous me satisfassiez également là-dessus. D'ailleurs, je ne confondrai jamais le sieur Blondel avec le marquis de Puyzieulx, et depuis que celui-ci a bien ouvert les yeux sur la conduite de la cour de Vienne et de ceux qui lui sont attachés, je n'ai plus à craindre que les fausses idées que le sieur Blondel s'est peut-être formées à plusieurs égards, puissent imposer à sa cour. Vous verrez par la dépêche du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci, ce que nous avons appris de nouvelles démonstrations guerrières que la Russie fait actuellement.1 Tout cela ne me cause aucun souci, sachant bien que toutes ces ostentations ne se font, dans le moment présent, qu'à pure perte. Mais ce que je crains, c'est qu'à l'événement de la mort du roi de Suède elles ne tournent en réalité, et qu'alors le feu de guerre, en commençant à éclater dans le Nord, ne se communique, à la suite, à toute l'Europe, et c'est en conséquence de cela que je vous recommande bien fort d'avoir sans discontinuation une attention particulière sur tous les arrangements militaires que la cour de Vienne s'avisera de faire. Au reste, plus les arrangements de commerce de l'Empereur et de l'Impératrice-Reine avanceront, plus réveilleront-ils la jalousie des Anglais et donneront occasion à de fortes brouilleries entre eux.
Federic.
Nach dem Concept.
3747. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 12 juillet 1749.
Gardez-vous bien de croire, comme vous paraissez le faire dans votre dépêche du 19 du mois dernier passé, que les démonstrations guerrières de la Russie, qui vont toujours en augmentant, ne pourraient point tourner en réalité. Le mécontentement que le Chancelier a marqué quand la cour de Londres ne voulait se prêter d'abord à ses désirs, et les reproches qu'il lui fit de ce qu'elle avait changé de système après les promesses données à Hanovre,2 sont de sûrs garants que, nonobstant la disposition de l'impératrice de Russie pour n'être jamais agresseur, et malgré ses sentiments pacifiques dont l'ami connu vous a donné de fortes assurances, il y a eu une résolution prise d'agir offensivement contre la Suède, laquelle aurait été sûrement mise en exécution, si le ministère anglais avait osé entraîner la nation anglaise dans une nouvelle guerre.
De tout cela, et de la façon de penser et d'agir du ministre de Russie, je crois avoir lieu de conjecturer que ce ministre n'attendra que
1 Vergl. S. 10. 12. 23. 26.
2 Vergl. Bd. VI, 491. 517.