3894. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 27 septembre 1749.
J'accuse votre dépêche du 15 de ce mois. J'ai trop bonne opinion de la pénétration du marquis de Puyzieulx et de sa façon de penser solide pour que je ne dusse espérer de lui qu'il reviendra de luimême des idées fausses et irraisonnables qu'on a trouvé moyen de lui inspirer encore sur mon sujet, et qu'il reconnaîtra encore que toutes les appréhensions qu'on lui donne à mon égard et sur ma façon de penser, ne soient, comme elles le sont effectivement, que des insinuations malicieusement controuvées des cours de Vienne et de Dresde, uniquement forgées dans le dessein de brouiller la France avec moi et de nous séparer, s'il est possible, afin d'avoir l'un après l'autre à d'autant meilleur marché. Souvenez-vous qu'il y a plus de deux ans que je vous ai averti spécialement que c'est là-dessus que la cour de Vienne a établi tout son système de politique.1
Au surplus, vous devez faire remarquer à M. de Puyzieulx que le premier avis que je lui ai donné relativement à la déclaration de la Russie à la Suède,2 n'a pas été autant destitué de fondement qu'on le croyait alors en France, et que l'événement a fait voir que ce sont à peu près les mêmes termes dont la Russie s'est servie pour faire sa déclaration à la Suède, que ceux dont je faisais avertir M. de Puyzieulx dans ce temps-là.
Au reste, ce que vous me marquez de la déclaration que le sieur Mareschal, ministre de l'Impératrice-Reine, a faite au marquis de Puyzieulx qu'il avait ordre de traiter seul3 tout ce qui regardait les intérêts de l'Impératrice-Reine, ne m'a point surpris, puisque j'ai déjà su que cette Princesse traite tout séparément ses affaires d'avec celles de l'Empereur, ainsi que toutes les affaires de considération passeront indubitablement par les mains du sieur Mareschal.
Je suis bien satisfait du caractère que nous m'avez fait du ministre de France nommé pour aller à la cour de Vienne.4
Federic.
Nach dem Concept.
3895. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.
Potsdam, 28. September 1749.
Da in beikommendem Packete die Königliche allergnädigste Resolution5 wegen des von dem sächsischen Minister Herrn von Bülow übergebenen Schreiben von des Königs von Polen Majestät6 erfolget, welche Se. Königl. Majestät Selbst angegeben und von Worte zu Worte durchgelesen, auch solcher einige Höchsteigenhändige Marginalia beigefüget und selbige an Ew. Excellenz dergestalt zu senden mir befohlen
1 Vergl. Bd. V, 452; Bd. VI, 360. 382.
2 Vergl. S. 20.
3 Ohne Mitwirkung des Vertreters des Kaisers, Marquis Stainville.
4 Vergl. S. 128.
5 Nr. 3896.
6 D. d. Dresden 20. September 1749.