<133> les instructions qu'il vous faut relativement à l'indiscrétion qu'on a imputée faussement à mon ministre à Dresde, et en partie à moi-même, je ne saurais que vous y renvoyer, et comme le marquis de Valory a lu en original la dépêche justificative du sieur de Voss,1 j'espère qu'il en aura fait son rapport à sa cour pour la désabuser. Et pour vous dire ce que je pense sur toute cette tracasserie, je crois qu'au fond il n'y a que la grande antipathie que le ministère de France a contre le maréchal de Saxe, qui leur fait soupçonner comme s'il s'était agi de quelques affaires entre moi et celui-ci, ce qui est cependant nullement fondé. Je ne puis pas, au moins, trouver aucune autre raison pourquoi ledit ministère fît tant de bruit d'une affaire qui, considérée en soi-même, n'est qu'une bagatelle toute pure. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.


3920. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 14 octobre 1749.

Monsieur le Marquis de Valory. Toutes les occasions m'étant chères où je puis communiquer confidemment à votre cour des nouvelles qui lui sauraient être intéressantes, je vous adresse la pièce ci-close qui m'est parvenue encore et qui confirme en quelque façon les bons avis que je vous ai envoyés en dernier lieu relativement à la conservation de la tranquillité du Nord. Le précis de la pièce est que le ministre autrichien en Russie marque à sa cour que, sur le mémoire que le lord Hyndford a présenté le 19 du septembre dernier au chancelier Bestushew, pour déhorter la cour de Russie d'en venir aux extrémités avec la Suède, et sur les remontrances que le ministre de Hollande avait faites le même jour également, il paraissait que ledit Chancelier se prêtait de plus en plus aux instances qu'on lui faisait à l'égard du maintien de la tranquillité du Nord, et qu'il avait donné à entendre assez clairement que les troupes russiennes ne sortiraient pas de leurs quartiers et que la Russie ne procéderait à aucune hostilité contre la Suède, sans en avoir communiqué préalablement avec ses alliés.

Vous voudrez bien avoir soin que cette pièce passe à votre cour, quand vous saurez le faire en sûreté, et me garder, au reste, un secret impénétrable sur tout ce que je vous communique à ce sujet. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

An den Grafen von Ulfeid.

Moskau, 22. September 1749.

Gleichwie ich Ew. Excellenz unterm 15. currentis2 sowohl über Breslau als über Polen von denen schwedischen Angelegenheiten gebührende Nachricht gegeben, so soll ich Hochderselben weiter gehorsamst




1 Vergl. S. 121.

2 Vergl. S. 130 Anm. 4.