3985. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.
Potsdam, 25 novembre 1749.
J'ai reçu votre dépêche du 11 de ce mois. Puisque vous ne désespérez pas encore tout-à-fait de la réussite de l'affaire de la nouvelle convention sur les dettes de Silésie, j'attendrai que vous me mandiez l'ultimatum des propriétaires, afin de pouvoir m'arranger finalement d'une façon ou d'autre, pour sortir de cette dette onéreuse.
Pour ce qui concerne les affaires du Nord, il me semble que, selon le train qu'elles prennent, elles tirent à leur fin, en sorte que la Suède n'aura guère plus à craindre de la Russie, et je suis presque du sentiment du ministère de France, selon lequel la Russie ne dégainera pas tant qu'elle ne sera pas soutenue par l'Angleterre; qu'à la vérité le chancelier de Russie, Bestushew, ferait tout ce qu'il pourrait pour tenir les choses dans l'incertitude, afin que, si l'Angleterre change de sentiment, il puisse en profiter, mais qu'il était à croire que celle-ci ne se prêterait pas si facilement à donner des subsides aussi considérables que ceux qu'il faudrait pour nourrir un feu tel que celui qui s'allumerait dans le Nord; que l'Angleterre était lasse de s'endetter et qu'elle aimerait mieux laisser les choses comme elles sont, à moins que la Russie et la cour de Vienne ne voulussent se charger seules du soutien de cette nouvelle guerre, ce qu'elles ne feront pas apparemment, parceque le fardeau serait trop lourd pour elles.
J'ajoute à tout ceci que la cour de Vienne a d'autres objets en vue, qui lui touchent de plus près que l'autre là; c'est qu'elle commence à s'arranger sous main pour faire élire roi des Romains l'Archiduc aîné, dès qu'il aura atteint l'âge compétent à cela. Et comme il n'y a nul doute qu'elle veuille ne se concerter préalablement avec l'Angleterre làdessus, vous devez tâcher de vous informer sur les intrigues et les ressorts qu'elle fait jouer là où vous êtes sur ce sujet-là, afin de pouvoir m'en avertir. Vous vous garderez cependant soigneusement de ne parler du tout sur cette affaire-ci avec l'ambassadeur de France, pour qu'on ne me soupçonne pas encore comme si je voulais leur donner de fausses alarmes, mais que vous vous informiez sous main et par autres connaissances de ce que la cour de Vienne peut intriguer à celle de Londres pour parvenir à ses desseins relativement à l'élection mentionnée.
Federic.
Nach dem Concept.
3986. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 25 novembre 1749.
Il me paraît, par tout le détail que vous venez de me marquer par votre dépêche du 13 de ce mois, que les idées du marquis de Puyzieulx relativement aux affaires du Nord sont des plus justes et qu'il