<36> le Prince-Successeur a condescendu à tout ce que le Danemark a demandé de lui. Malgré cela, je ne suis pas tout-à-fait tranquille sur le succès de cette négociation, vu les grands efforts que le ministre anglais à Copenhague, le sieur Titley, fait pour la traverser et pour faire entrer le Danemark dans les vues du roi d'Angleterre, et qui vont si loin qu'il a un plein-pouvoir où on lui a donné carte blanche pour sa négociation, déclarant en même temps qu'on n'avait qu'à parler et que sa cour accorderait tout ce qu'on pourrait raisonnablement demander. Au surplus, vous direz à M. de Puyzieulx que je ne trouvais rien de plus simple et de plus naturel que ce traité entre moi et le Danemark dont il a fait mention envers vous, et que je m'y acheminerais, dès que l'accommodement de la Suède et du Danemark serait venu à sa perfection. Vous finirez en disant à M. de Puyzieulx que j'envisageais absolument le mois où nous venions d'entrer comme celui où il serait décidé du sort que le Nord aurait, et qu'il nous développerait si la tranquillité du Nord continuera ou non.

Federic.

Nach dem Concept.


3785. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Klinggräffen berichtet, London 22. Juli: „Il m'est revenu de bon lieu qu'il a été question de faire entrer le Danemark dans toutes les mesures à prendre et que cette puissance y a paru à la fin assez disposée, moyennant 50,000 livres sterling par an. La chose a été mise au tapis dans le Conseil du Roi. Le duc de Newcastle a représenté avec force qu'il ne fallait point balancer à fournir cet argent, étant un coup de partie pour ce pays-ci, qui devait par là s'attacher des puissances étrangères, à moins qu'on ne voulût donner cause gagnée à la France et à ses alliés, et être entièrement exclus des affaires du Continent, où l'Angleterre avait jusqu'ici été à la tête. Le Roi a pensé de même, mais le duc de Bedford, secondé par le sieur Pelham et le Grand-Chancelier 1 et autres du Conseil, ont représenté à leur tour fort énergiquement que la vraie considération d'un État consistait par commencer à remettre les finances, afin d'être à même de s'attacher solidement les puissances étrangères, ce que l'Angleterre n'était point en état de faire dans la situation où se trouvent actuellement ses finances: enfin, tous les

Potsdam, 2 août 1749.

Quoique je vous sache bon gré de l'anecdote intéressante que vous m'avez communiquée par le post-scriptum de votre relation du 22 du mois passé, par rapport au chipotage avec le Danemark pour le faire entrer dans les vues du roi d'Angleterre, il faut cependant que je vous dise que l'avis du duc de Bedford et du sieur Pelham n'ont point su empêcher le duc de Newcastle qu'il n'ait fait offrir par le sieur Titley à la cour de Danemark un subside de 600,000 écus par an, en demandant un corps de 6,000 hommes que celle-ci devait toujours tenir prêt à la disposition du roi d'Angleterre. Aussi le sieur Titley a-t-il fait tous les efforts imaginables pour avancer sa négociation, jusque là qu'il a fait voir au ministre de Danemark, le sieur