Les lettres susdites me marquent encore que le sieur Guy Dickeas avait fait, dans la dernière conférence qu'il avait eue avec le chancelier de Russie, la déclaration de l'Angleterre d'une manière si ferme et si mâle que celui-ci en avait été bien embarrassé et fâché en même temps, et que le comte Bernes venait de recevoir des instructions de sa cour pour faire des représentations au nom de la Reine-Impératrice en faveur de la Suède.
Quant au ministre que la France enverra à Hanovre, je suis tenté de croire, par de certaines apparences, que ce sera le marquis de Valory qui pourra être nommé pour résider de la part de la France à Hanovre pendant le temps que le roi d'Angleterre y séjournera, ce que je pourrai vous apprendre en peu de temps avec plus de certitude.
Federic.
Nach dem Concept.
4281. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 28 avril 1750.
J'accuse la relation que vous m'avez faite du 11 de ce mois. Je vous sais infiniment gré du détail circonstancié que vous m'avez fait des propos que le comte Lynar vous est venu tenir, qui m'ont fait d'autant plus de plaisir qu'il vous a positivement assuré que la Russie n'avait point envie de pousser les choses à l'extrémité contre la Suède, et que même le Chancelier n'oserait pas les y porter. Comme tous ces avis partent d'un canal nullement sujet à caution, j'espère que ces bonnes nouvelles continueront. C'est aussi pourquoi je vous recommande de bien ménager ce canal et de cultiver au possible l'amitié et la confidence de ce ministre, qui, par les liaisons qu'il a avec les confidents du Chancelier, vous pourra être d'une grande ressource, afin de vous mettre au fait sur bien des choses intéressantes.
Federic.
Nach dem Concept.
4282. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 28 avril 1750.
J'ai reçu votre dépêche du 18 d'avril. Quoique vous fassiez fort bien de vous méfier en tout de la cour où vous êtes, et que je vous sache bon gré de m'avoir averti des arrangements qu'on y fait relativement aux campements qu'on va former, je dois cependant vous dire que je n'ai point heu de me douter de quelque dessein caché là-dessus ; car toutes les apparences sont à présent que la paix du Nord pourra encore se conserver au moins cette année-ci. Ce qui me confirme dans ce sentiment, ce sont mes dernières nouvelles de Pétersbourg, qui