<384> qu'elles se proposent d'y établir, et qu'elles sauraient s'attendre à des résolutions favorables là-dessus, autant que les circonstances le permettraient. Quant aux autres qui vous ont demandé quels moyens il y avait pour faire valoir avantageusement leur argent dans mes États, vous auriez dû leur répliquer qu'il y avait tout moyen pour le faire valoir, mais, pour les convaincre qu'on agirait honnêtement et de la façon la plus ouverte avec eux, on laissait à leur discrétion s'ils trouvaient bon d'y envoyer quelque personne de confiance de leur part pour prendre langue et pour voir par ses propres yeux si c'était de la convenance de ceux qui l'avaient envoyée d'y faire des établissements, et qu'au cas qu'elle s'en trouvait, on tâcherait à leur procurer toutes les aisances qu'ils sauraient raisonnablement prétendre, tout comme ils ne risqueraient jamais avec moi, quand même ils ne trouveraient point convenable de faire ici des établissements.
Voilà ce que j'ai bien voulu vous dire pour votre direction, en vous recommandant fort de ne négliger aucune occasion où vous sauriez faire usage de tout ce que dessus; aussi pouvez-vous compter que rien ne saura vous rendre plus recommandable auprès de moi que si vous savez réussir là-dessus à mon gré.
Federic.
Nach dem Concept.
4328. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 26 mai 1750.
J'accuse votre dépêche du 15 de ce mois. Comme le colonel baron de Scheffer vient de retour de Stockholm pour aller à Paris, il a témoigné à moi de la part de la cour de la Suède combien on y était sensible aux ouvertures confidentes que j'avais faites sur le concert d'opération1 proposé par le ministère de Suède, en cas de guerre avec la Russie, et qu'on ne discontinuerait point d'employer tous les soins pour mettre la Finlande en bon état de défense et de se procurer la supériorité par mer à l'égard de la Russie, quoiqu'on éviterait soigneusement tout ce qui saurait donner lieu aux imputations comme si la Suède nourrissait des vues offensives. Comme j'avais d'ailleurs fait la proposition à la Suède de lui donner en cas d'attaque 6,000 hommes, au lieu des 9,000 stipulés par le traité d'alliance, à condition de les garder tant que la guerre durerait, quand même elle deviendrait commune, on a répondu par ledit colonel que la cour de Suède y entrait également et préférerait même l'évaluation de ce secours en argent. J'ai jugé à propos d'accepter cette proposition, pour éviter bien des embarras qui en résulteraient indispensablement à l'égard de la marche et du transport de ces troupes, si le cas venait à exister qu'il faudrait les envoyer
1 Vergl. S. 332.