3794. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Rohd berichtet, Stockholm 25. Juli: „Avant-hier le ministre de Russie, ayant été voir le comte Tessin, lui a insinué qu'il avait ordre de sa cour, en cas qu'on lui demandât ici quelque éclaircissement sur l'apparition de l'escadre russienne dans la Baltique, de déclarer qu'elle n'y avait été envoyée que pour exercer les matelots dans la manœuvre et en même temps pour la conservation du repos dans le Nord, en cas qu'il vînt à être troublé. Le président de la chancellerie m'a fait part ensuite de cette insinuation-là.“ | Potsdam, 5 août 1749. J'ai reçu votre dépêche du 25 du juillet passé. Mes vœux sont que le sieur de Panin ne fasse d'autre déclaration que celle que vous venez de m'apprendre qu'il a faite au comte Tessin. J'espère que, lorsque celle-ci vous arrivera, vous aurez déjà appris la bonne nouvelle que je viens de recevoir de Copenhague que la négociation des ministres de France et de Suède est parvenue à une heureuse conclusion, le roi de Danemark ayant préféré les avantages solides qui sont attachés à l'alliance avec la Suède et avec la France, aux offres éblouissantes de l'Angleterre. Comme cet événement ne saurait que changer la façon de penser de plusieurs cours, il est à souhaiter que la cour de Russie en soit bientôt informée, afin qu'elle se puisse s'aviser de ne point faire quelque démarche violente, si tant est qu'elle en ait résolu. En attendant, vous observerez la contenance que le sieur Panin tiendra quand il apprendra cet événement, qui ne saura que déranger le système de sa cour. Federic. |
Nach dem Concept.
3795. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.
Potsdam, 5 août 1749.
Mon très cher frère. Je suis charmé de voir par votre lettre que vous jouissez d'une parfaite santé et que vous vous amusez. J'aurai pour cette fois des nouvelles à vous mander qui, je crois, vous seront agréables toutes ensemble. La paix à été conclue et ratifiée entre Henri et moi.1 Les Danois ont signé leur alliance avec la France et la Suède, à laquelle nous accéderons, et hier Balby a remporté le prix de la course à pied contre Creutz;2 si vous aviez vu ce spectacle, je crois qu'il vous aurait diverti. Les Balbistes lui donnèrent du vin et un œuf frais pour l'animer à la course, les Creutzistes ne s'avisèrent pas de l'expédient qui aurait le plus provoqué leur champion à la course; aussi ont-ils perdu la gageure. Cette importante course fait à présent ici la nouvelle du jour. Daignez, mon cher frère, me continuer votre précieuse amitié
1 Vergl. S. 23.
2 Sic. Gemeint ist vermuthlich des Königs Flügeladjutant von Kreytzen.