<57> occurrences des cas différents, puisque, supposé que les troupes russiennes lui fussent tombées sur le corps, ce général aurait été dans l'incertitude pour savoir que faire ou ne pas faire.
Quoique, au reste, nous apprenions ici que les bruits d'une déclaration menaçante à faire de la Russie en Suède soient tombés, vous pouvez néanmoins vous tenir bien assuré que la cour de Russie a effectivement été intentionnée de faire faire semblable déclaration en Suède sur le pied que je vous l'ai écrit par le courrier que je vous ai envoyé en dernier lieu,1 les avis qui m'en étaient entrés s'étant vérifiés de plusieurs bons endroits, et le chancelier autrichien, comte d'Ulfeld, l'ayant avoué sans le moindre détour au ministre de France, le sieur de Blondel.
Aussi mon intention est-elle que vous vous expliquiez à ce sujet confidemment envers le sieur de Rudenschöld, homme de grande pénétration, et que vous lui disiez qu'il me paraissait que la Suède devait prendre ses mesures pour être prête à tout événement, puisque tant que les Russes ne retiraient leurs troupes de la frontière de la Finlande, mais qu'au contraire ils les y tenaient rassemblées, la Suède ne pouvait se tenir assurée de n'être en butte à quelque entreprise de la part de la Russie.
Federic.
Nach dem Concept.
3817. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 16 août 1749.
J'ai vu très volontiers, par votre dépêche du 6 de ce mois, que le sieur Blondel a enfin pu se détromper par lui-même sur la façon d'agir de la cour de Vienne, et je suis persuadé que le rapport qu'il en a fait a sa cour, ne servira pas peu à lui ouvrir encore davantage les yeux sur les comportements de la susdite cour de Vienne. Pour ce qui est de la déclaration en question de la Russie, nous savons positivement, à l'heure qu'il est, qu'elle n'en a point encore fait usage en Suède; il est même à espérer qu'elle n'y voudra point insister, d'autant plus que, la saison propre à faire quelque opération militaire en Finlande étant déjà passée,2 il ne pourrait qu'être très difficile aux Russes d'y faire quelque chose d'efficace qui pût tourner à leur avantage. Cela n'empêche cependant pas que les circonstances ne soient d'ailleurs si critiques qu'il devra se manifester en peu si la Russie en voudra faire tant que d'obliger la Suède à en venir à une guerre avec elle, ou bien si la tranquillité pourra encore se conserver dans le Nord.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 19.
2 Vergl. Bd. VI, 473.