<90> était présentement pourvue de fort bonnes alliances, mais que je les priais que, malgré toutes ces alliances, ils devaient se reposer le plus sur leurs propres arrangements et sur les bonnes dispositions qu'il leur convenait de faire pour une bonne défensive; et comme la guerre, si elle venait à s'élever, regardait principalement la Suède, il faudrait aussi que celle-ci fît les premiers arrangements pour se défendre contre l'ennemi qui venait l'insulter. Qu'ils devaient penser qu'ils avaient à faire avec un ministre tel que Bestushew, dont il était assez connu qu'il ne suivrait pas ce que la raison lui pourrait dicter, mais qu'il se laissait emporter par la fougue de ses passions, sans penser aux suites qui en pourront résulter, et qui apparemment serait fortifié dans ses desseins lorsqu'il savait la Finlande point assez fournie de troupes pour pouvoir faire résistance à ses entreprises; que cette facilité de pouvoir parvenir à ses desseins, serait peut-être un nouvel appas pour lui pour envahir toute la Finlande, et qu'enfin il n'était que trop avéré que la méfiance était la mère de la sûreté, et que je savais par un bon canal que le chancelier Bestushew travaillait actuellement pour vouloir entraîner presque par force la cour de Vienne dans une guerre contre la Suède.1 Vous tâcherez de votre mieux pour insinuer tout ce que dessus, dans des termes convenables quoique énergiques, aux ministres de Suède et me ferez votre rapport de l'impression qu'il a faite sur eux.
Federic.
Nach dem Concept.
3865. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.
Potsdam, 10 septembre 1749.
Monsieur le Marquis de Valory. La pièce secrète que je vous ai envoyée,2 n'est pas si pressante qu'elle demande une diligence extraordinaire pour être envoyée à votre cour; elle demande plus de secret que de célérité. Mais comme il y a de certains points là-dedans qui me paraissent être intéressants à votre cour et dont j'estime qu'elle aimerait bien d'en être instruite, je veux de bien bon cœur me prêter à votre demande et vous communiquer à la suite de celle-ci une traduction que j'ai fait faire au pied de la lettre de la pièce, afin que vous la sauriez insérer chiffrée avec soin dans le corps d'une de vos lettres que vous ferez à M. de Puyzieulx, en attendant quelque occasion sûre par laquelle vous sauriez lui faire passer l'original.
Federic.
Nach der von Valory eingesandten Abschrift im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.
1 Vergl. S. 83.
2 Vergl. Nr. 3855.