3866. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 13 septembre 1749.
Il m'a été très agréable d'apprendre, par votre dépêche du 2 de ce mois, que tout s'est passé tranquillement jusqu'ici là où vous êtes et que le ministère de Suède a trouvé moyen de traîner d'une bonne et décente manière à donner la conférence, demandée en dernier Heu par le ministre de Russie, de Panin, et qu'il tâche d'éloigner cette conférence autant que la bienséance le peut permettre, puisque la Suède ne laisse toujours que de gagner au temps qui s'écoule de cette manière en sa faveur.
Federic.
Nach dem Concept.
3867. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 13 septembre 1749.
Votre dépêche en date du 21 d'août m'est bien parvenue. Comme le sieur de Panin à Stockholm est sur le point, à ce qui m'en revient, d'y faire la déclaration russienne à la cour de Suède, j'espère que je serai en état alors de pouvoir former un jugement assuré et solide de la nature des prétentions contenues dans ladite déclaration. S'il se rencontrait que la cour de Russie pût n'être point satisfaite par la déclaration que vient de faire la Suède en dernier lieu,1 et que cette cour continuât à chicaner la Suède de point en point, je devrais presque croire, en ce cas, que le chancelier Bestushew se serait formé une idée pour arracher la Finlande entière à la Suède, afin de l'incorporer à la Russie.
En attendant, il ne m'est point concevable que la Russie voulût encore pendant la présente année réaliser quelque entreprise de sa part contre la Suède, et je pense que, si le roi de Suède pouvait vivre encore une couple d'années, la Russie ne laisserait que de se trouver par là à la fin rassasiée de toutes ses ostentations guerrières.
Federic.
P. S.
Venant d'être informé qu'un certain gentilhomme polonais, nommé Gurowski, est parti de Dresde il y a quelques jours, chargé de lettres du ministre Brühl au chancelier Bestushew, j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous puissiez l'éclairer à son arrivée à Moscou et 1'observer sur ce qui pourra être l'objet de sa mission. L'on en a voulu dire comme s'il pouvait être chargé des intérêts du maréchal de Saxe relativement à la Courlande, mais comme cela est peu vraisemblable et que l'on m'assure que le comte de Brühl fait assez grand cas de ce
1 Vergl. S. 84.