<94> de faire mention de tout ceci dans vos relations ordinaires, mais seulement dans celles que vous faites à mes mains propres et dont vous n'envoyez pas de duplicata au département.
Au surplus, je sais par un bon canal que le comte Brühl a donné des assurances assez fortes au chevalier Williams, avant son départ de Dresde, que sa cour préférait toujours les subsides de l'Angleterre à ceux de la France, et que d'ailleurs la cour de Dresde a fait présenter un mémoire à celle de Russie par lequel elle a fait des instances bien pressantes à ce que le comte Biron soit relâché de son arrêt et remis en possession du duché de Courlande, anecdote dont je vous recommande encore le secret.1
Quant au paquet dont j'ai fait prier le ministre de Suède de vouloir bien se charger pour le rendre au baron de Goltz,2 je vous dirai que cela ne demande pas autant de célérité que de sûreté, et que je serai bien obligé audit ministre, quand il voudra rendre ce paquet au baron de Goltz dès qu'il verra lui-même celui-ci.
Federic.
Nach dem Concept.
3870. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 13 septembre 1749.
Je suis assez content de la dernière conversation que vous avez eue encore avec le marquis de Puyzieulx, selon le rapport que vous m'en avez fait du 1er de ce mois. Pour ce qui regarde cependant ce qu'il vous a touché relativement à mes ministres dans les cours étrangères, vous lui direz que je les envisageais comme des sentinelles qui doivent m'avertir des mauvais desseins que mes voisins brassent contre moi, et que, dans cette supposition-là, M. de Puyzieulx savait bien qu'on aimait plutôt à une sentinelle d'avoir donné une fausse alarme que d'avoir manqué de vigilance et de s'être laissé surprendre. Que d'ailleurs lui, le marquis de Puyzieulx, pouvait sûrement compter que, quoique je serais bien fâché de voir éclore un nouveau feu de guerre, et quelques soins que je me donnasse, autant que mes forces me le permettraient, pour empêcher qu'une nouvelle guerre ne fût suscitée, malgré tout cela je ne faisais point apercevoir de l'inquiétude, et qu'au surplus M. de Puyzieulx n'ignorait pas que, quand on m'accusait d'une chose, ce n'était pas de la timidité qu'on m'imputait, mais qu'on me peignait plutôt comme un homme plus remuant que je ne l'étais effectivement.
Comme la cour de France est déjà informée que le ministre de Russie à Stockholm, le sieur Panin, est sur le point de faire de la part
1 Vergl. S. 82. 83.
2 Der schwedische Gesandte in Dresden von Greiffenheim war im Begriff, sich als Nachfolger des verstorbenen Freiherrn von Höpken nach Russland zu begeben.