3771. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 26 juillet 1749.

Sur ce que vous me dites, dans votre dépêche du 3 de ce mois, de l'embarras où vous vous trouvez sur le rapport que vous m'avez fait un peu précipitamment, touchant la prétendue résolution que l'impératrice de Russie devait avoir prise de faire entrer un corps de ses troupes dans la Finlande suédoise, je vous réponds que vous avez, nonobstant de cela, très bien fait de me marquer l'avis qui vous en était parvenu<28> tel que vous l'aviez reçu, et d'ailleurs la nouvelle était d'une trop grande importance pour que vous eussiez pu prendre sur vous de me la laisser ignorer, parcequ'elle aurait pu être aussi vraie qu'elle s'est trouvée altérée par quelques circonstances un peu trop fortes.

Il m'a été fort agréable d'apprendre que les liaisons entre l'ami connu et le frère du favori28-1 continuent malgré les jaloux. Si le premier pouvait encore parvenir à gagner également l'amitié et la confidence du favori, il ne serait point impossible qu'il pourrait porter un coup funeste à son adversaire; aussi ne manquerez-vous pas d'insinuer délicatement à l'ami connu que, s'il ne fallait pour y réussir que quelque somme en argent, j'en offrais de bien bon cœur à sa disposition, afin de l'aider à parvenir à son but.

Federic.

Nach dem Concept.



28-1 Vergl. S. 6. 12.