3809. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 12 août 1749.

Vous vous donnerez bien de garde pour ne point ajouter croyance à ce que vous paraissez insinuer, par votre dépêche du 20 de juillet<53> dernier, que tous les arrangements militaires de la Russie n'étaient à regarder que comme de simples ostentations, et vous éviterez de donner dans l'opinion, comme quoi l'impératrice de Russie ne pourra jamais être disposée à entrer dans une guerre offensive contre aucun de ses voisins. La mauvaise volonté, l'emportement, les ruses enfin du comte Bestushew doivent ne vous être que trop connus, pour que vous puissiez jamais vouloir tabler sur l'opinion que l'impératrice de Russie ne saurait être entraînée, même contre son gré, par son chancelier dans des démarches les plus préjudiciables à ses propres intérêts. Aussi ma façon de penser à cet égard ne saurait-elle point vous être inconnue par mes dépêches antérieures. C'est pourquoi vous devez persuader le baron de Hœpken d'instruire soigneusement le sieur Lagerflycht de ne point négliger de faire son rapport des moindres circonstances de ce qui se passait à Pétersbourg et dans ces contrées, mais de nous communiquer toutes celles qui parviendraient à sa connaissance, puisqu'il se pourrait très bien que telles choses qui ne lui paraîtraient que bagatelle, nous donnassent grand jour sur les desseins et sur les vues de la cour de Russie.

Federic.

Nach dem Concept.