3821. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 19 août 1749.
Pour vous répondre à la dépêche que vous m'avez faite du 7 de ce mois, je vous renvoie à ce que je vous ai fait mander aujourd'hui par un post-scriptum à la dépêche du département des affaires étrangères relativement aux insinuations à faire au marquis de Puyzieulx, pour le désabuser des fausses impressions qu'il s'est peut-être faites relativement à ce qui s'est passé entre la France et moi du temps de la dernière guerre, vous recommandant encore que vous ne deviez faire ces insinuations que quand vous y trouverez l'occasion tout-à-fait propre, et encore d'une manière extrêmement délicate, sans en donner le moindre chagrin au marquis de Puyzieulx et sans risquer de l'aigrir, et que, du reste, vous devez vous donner toutes les peines du monde pour lui ôter tous les soupçons qui, à ce que je vois, lui restent encore dans l'esprit des insinuations qu'on lui a faites, comme si je ne visais qu'à brouiller de nouveau les affaires. Je me remets en tout ceci sur votre prudence.
Au surplus je crois que la déclaration énergique que la Porte a fait faire au ministre de Russie à Constantinople,61-1 du contenu de laquelle mes ministres du département des affaires étrangères vous ont déjà instruit, fera passer l'envie au chancelier de Russie à mettre en exécution ses mauvaises desseins contre la Suède, au moins cette année-ci; mais quand même la Russie voudrait continuer dans ses démonstrations guerrières, il me saurait être indifférent, et elle ne laissera de s'en épuiser d'autant plus, de sorte que, quand le cas de la mort du roi de Suède arrivera, elle se trouvera hors d'état de mettre en exécution ses projets.
Si vous le trouvez à propos, vous pourrez faire usage de mon post-scriptum de main propre.
Federic.
Je serais bien fâché que nous perdissions Valory,61-2 pas à cause que je sois en doute d'une infinité de sujets aimables par lesquels on pourrait le remplacer à choix, mais à cause que c'est un très honnête homme et qui est déjà connu.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Der Erlass selbst wurde wie immer Wort für Wort in Chiffern ausgefertigt.
<62>61-1 Vergl. S. 55.
61-2 Vergl. S. 41.