3823. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 19 août 1749.

Si le comte de Tessin est dans l'opinion, comme il le paraît être par ce que vous m'en marquez dans votre dépêche du 8 de ce mois, que l'avis que je vous ai donné relativement à la déclaration menaçante que la Russie a voulu faire par le sieur Panin, ait été prématuré ou non fondé, il en sera désabusé par la première lettre qu'il aura de Vienne,<63> où, à ce que j'espère, le comte de Barck lui expliquera assez nettement la réalité du susdit avis, et que le chancelier Ulfeld a avoué ingénument au ministre de France à Vienne que la déclaration mentionnée a été résolue du chancelier Bestushew et toute prête à être faite, et que celui-ci n'en a changé de résolution que sur le refus que l'Angleterre a fait de payer des subsides, sur les déhortations que le ministre de Hollande a faites, par ordre de sa République, et sur les instances de la cour de Vienne, qui n'a pas trouvé convenable que celle de Russie éclatât mal à propos. Quoi qu'il en soit, la déclaration que la Porte Ottomane a fait faire au ministre de Russie à Constantinople, dont je vous ai déjà fait informer, et le renouvellement de l'alliance entre la Suède et le Danemark, me font espérer que l'orage qui a tant menacé le Nord, passera cette fois-ci. Ce qu'il a de fâcheux encore, c'est que des gens mal intentionnés en Suède continuent encore à mander aux cours de Vienne et de Russie que, nonobstant tout ce que le ministère de Suède déclarait publiquement de ne vouloir point à un changement de gouvernement, il ne laissait pas d'y travailler sous main. Quoique la fausseté de pareils avis soit assez connue, ils ne laissent cependant pas de tenir lesdites cours en alarme, ne sachant pas jusqu'où ils s'en peuvent fier ou non.

Federic.

Nach dem Concept.