3847. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 30 août 1749.
Je suis bien aise de pouvoir vous témoigner la satisfaction particulière que j'ai eue de la dépêche intéressante que vous m'avez faite à la date du 7 de ce mois,76-2 de sorte [que j'attends] avec quelque impatience ce détail plus circonstancié que vous m'en avez promis.
En attendant, pourvu que le mécontentement de la favorite et de son mari contre le ministre soit bien ménagé, l'on en pourra tirer tout l'avantage désirable, et en conséquence vous ne sauriez me rendre un service plus grand et plus signalé que quand vous vous emploierez à travailler sous main et sans pouvoir être remarqué à lier partie entre l'ami connu et entre le comte Rasumowski et la susdite favorite et son mari, pour qu'ils travaillent d'un concert commun à écarter celui qui fait l'objet de leur haine. Je regarde ce concert comme indispensable; car, si chacun n'agit que séparément, ils ne feront que de l'eau claire, Je vous autorise même d'insinuer à l'ami connu, quoique d'une manière convenable et adroite, que, s'il croit de pouvoir réussir dans le dessein<77> en question et qu'il ne s'agit que des faux-frais qu'il y faut employer, je serai toujours prêt de l'en soulager. Je me remets, en tout ce qui concerne cette importante affaire, sur votre prudence et savoir-faire et vous le répète encore que ce sera le plus grand service que vous sauriez jamais me rendre, quand vous saurez la mener à une fin désirable.
Au surplus, vous direz à l'ami connu que depuis [bien] du temps je n'avais d'autre nouvelle du ministre de la Russie à Vienne,77-1 sinon qu'il se tient retiré dans une maison de plaisance auprès devienne, et qu'il ne vient en ville que quand les affaires le demandent absolument.
Federic.
Nach dem Concept.
76-2 Vergl. die folgende Nummer.
77-1 Graf Michael Bestushew. Vergl. Bd. VI, 553.