3874. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 16 septembre 1749.
Ce que vous m'avez appris dans votre dépêche du 5 de ce mois, par rapport à la déclaration que le sieur Panin vient, à la fin, de faire par ordre de sa cour au ministère de Suède, m'a rendu content et bien aise, parceque j'en suis à présent moralement assuré que ce n'est point tout de bon que la Russie en veut à la Suède et qu'elle se contentera de menacer. J'attribue ce changement inopiné principalement à la déclaration énergique que la Porte Ottomane a fait faire au ministre de Russie à Constantinople, qui l'a bridée, et, en second lieu, à la nouvelle qu'elle a eue de l'alliance conclue contre la Suède et le Danemark, qui a fort dérangé ses batteries. Tout ce que je désire maintenant, est que la réponse que les ministres de Suède rendront à la déclaration faite du sieur Panin, ne soit ni trop altière ni choquante, afin de ne pas donner prise sur eux aux ennemis de la Suède en Russie. Si d'ailleurs, par un surcroît de bonheur, le roi de Suède continuait à vivre encore une couple d'années, la Russie s'affaiblirait tant, par ses démonstrations, qu'elle serait bien aise, à la fin, de pouvoir sortir avec quelque bienséance hors du jeu.
En attendant, comme je souhaiterais fort d'avoir une copie de la déclaration de la Russie, vous devez tâcher de votre mieux de m'en procurer une, in extenso, ou, dans le cas qu'il n'y eût moyen d'en avoir, vous en ramasserez au moins tout ce que vous saurez trouver, afin de pouvoir l'envoyer à moi immédiatement. Au surplus, je vous sais fort bon gré de ce que vous vous êtes servi de l'occasion, pour insinuer aux ministres de Suède le besoin indispensable de pourvoir à la sûreté de la Finlande.
Federic.
Nach dem Concept.