3892. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 27 septembre 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 16 de ce mois, m'a été rendue. Autant que je sais pénétrer l'état présent concernant les affaires du Nord, je crois m'apercevoir que l'Angleterre n'aimera point que la tranquillité du Nord soit troublée et qu'on y parvienne à de l'éclat. J'ai des raisons fondées pour le croire, mais je vois en même temps que la fougue du chancelier Bestushew va si loin que ce méchant homme pourrait pousser les affaires à des extrémités, malgré qu'il ne soit pas trop assuré de tirer des secours des cours de Londres et de Vienne; et quoique la Russie n'ait reçu jusqu'ici des sommes en argent de l'Angleterre, je ne me fie cependant point aux fredaines dudit Bestushew.

Comme l'on est venu de me dire qu'il y a un mariage sur le tapis entre le prince héréditaire d'Ansbach et une des filles du prince de Galles, vous devez tâcher d'approfondir si cette nouvelle est fondée, et, en cas que si, quelles vues la cour de Londres saurait avoir en s'attachant ce Prince, de quoi vous me ferez immédiatement votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.