3929. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.
Potsdam, 18 octobre 1749.
Les particularités dont je vous ai fait confidence par mes dernières lettres,139-2 vous auront levé sans doute les soupçons où vous paraissez être encore dans la dépêche que vous m'avez faite du 3 de ce mois, comme si l'Angleterre n'agissait pas tout à fait de bonne foi dans les démarches que son ministre à la cour de Russie fait pour la conservation de la tranquillité du Nord. Pour le moment présent, je suis persuadé du contraire; aussi son système présent ne saurait être autre que d'éviter d'être embarquée dans une nouvelle guerre, après qu'elle s'est tant puisée par celle dont elle est sortie. Quant à la cour de Vienne, quelque envie qu'elle saurait avoir pour pêcher dans l'eau trouble, néanmoins, ne voulant point se mêler de quelque nouvelle guerre avant que les arrangements qu'elle fait dans l'intérieur de son pays ne soient consolidés, elle ne verrait qu'à regret que la Russie rompît hors de saison avec la Suède. Ce qui me confirme encore plus dans le sentiment où le suis que la tranquillité du Nord sera conservée encore cette fois-ci, c'est que je viens d'apprendre d'assez bon lieu que chancelier Bestushew<140> a donné assez clairement à entendre au ministre anglais que la Russie ne procéderait à aucune hostilité contre la Suède sans s'être communiquée préalablement là-dessus avec ses alliés. Ce que je ne vous dis que pour votre direction seule.
Pour ce qui est de la demande que les intéressés de la dette sur la Silésie vous ont faite que les trois termes d'intérêts qui sont à Londres soient payés immédiatement après la signature de la convention, je vous renvoie à la résolution que je vous ai faite à ce sujet par ma dernière lettre, qui vous sera parvenue avec le plein-pouvoir que vous m'avez demandé.
Federic.
Nach dem Concept.
139-2 Vergl. S. 135 Anm. 1.