4015. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 13 décembre 1749.
Vous jugez bien quand vous n'envisagez les bruits qui vous sont revenus d'un nouveau orage qui s'apprête en Italie,191-2 dont vous me parlez dans votre relation cotée du numéro 97, que comme des visions de quelque politique désœuvré; au moins me paraissent-ils tels. Nonobstant de cela, je veux bien vous dire, quoique pour votre seule et unique direction, qu'il m'est revenu d'assez bon endroit que le ministre sardinois qui est à Madrid,191-3 doit être entré dans des ouvertures relatives aux affaires d'Italie avec le ministère espagnol, afin de porter la France, par l'impulsion de l'Espagne, à ne point s'opposer à ce que le roi de Sardaigne accrochât encore à ses possessions, aux dépens des Génois, le marquisat de Final, que l'Impératrice-Reine lui avait autrefois cédé par le traité de Worms. Mais comme la France ne voudra du tout Permettre à ce qu'on usurpât Sur les Génois, ni à ce que le roi de Sardaigne s'agrandît autrement qu'aux dépens de l'Impératrice-Reine, il est à présumer que cette affaire n'aura pas de suites, puisque je suis<192> persuadé que dans le moment présent ni la France ni l'Espagne voudront rien faire qui fût contraire au traité de la paix d'.Aix. En attendant, la cour de Vienne a raison de se méfier de la Sardaigne, qui ne laisser.; pas de continuer ses vues et les mettre en exécution, dès qu'elle y trouvera le moment favorable.
Federic.
Nach dem Concept.
191-2 Vergl. S. 167.
191-3 Osorio.