4105. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A DRESDE.
Potsdam, 6 février 1750.
Votre dépêche du 31 de janvier dernier m'est bien entrée. M'apercevant suffisamment que la France incline beaucoup à continuer quelques subsides à la cour de Dresde, vu le grand délabrement des affaires de cette cour et en considération de la Dauphine, je crois que de notre côté il ne nous reste rien à faire de mieux que d'abandonner l'affaire de la continuation de ces subsides au train qu'elle voudra prendre.
Vous ne ferez point le voyage de Leipzig pendant la foire prochaine, mais vous suivrez le Roi à Varsovie, dès qu'il se sera mis en route, tout comme je vous en ai déjà donné l'ordre par ma dernière lettre. Vous avertirez ainsi préalablement le comte de Hennicke, à la première occasion que vous y trouverez, que j'enverrais quelqu'un à votre place à la foire prochaine de Leipzig, qui serait accrédité à lui, comte Hennicke, uniquement pour pouvoir régler le nécessaire concernant mes sujets créanciers de la Steuer. Vous pousserez, en attendant, diligemment à la roue, afin que mes dits sujets soient satisfaits au possible par quelque somme bien considérable, que vous tâcherez de faire destiner d'avance à leur payement par la cour où vous êtes.
Vous pouvez être entièrement persuadé et assurer en conformité le ministère de Dresde que je ne savais absolument rien de l'affaire en question des fabricants de Zittau, que je ne connaissais même point de conseiller Menzel;242-1 que cependant je ne laisserais que de m'en informer exactement, pour me mettre à même de faire administrer bonne justice sur ses prétendues démarches.
Quoique au reste je sois tout porté à vous subvenir dans la détresse de vos affaires dont vous faites mention dans un de vos post-scriptums, cela ne saurait cependant point être, vu que mes caisses ne sont point arrangées à pouvoir faire des prêts ou des avances, leur étant enjoint d'acquitter et de payer promptement les dépenses qui leur sont imposées, ce que vous ne sauriez manquer de reconnaître vous-même en les mettant un tant soit peu en comparaison avec celles de Saxe. Je vous conseille donc encore ici, dans la meilleure intention du monde, de vous borner dans vos dépenses et de n'en point faire d'autres que celles qui sont indispensablement nécessaires. Mais quant à votre prochain voyage en Pologne, il n'y a rien de plus juste que de vous accorder un extraordinaire à cet égard, qui aussi vous sera assigné en conséquence.
Federic.
Nach dem Concept.
<243>242-1 Ein preussischer Beamter dieses Namens sollte nach einer dem Gesandten übergebenen Denkschrift des sächsischen Ministeriums Versuche gemacht haben, zittauer Fabrikanten zur Ansiedelung in Preussen zu veranlassen.