4327. AU CONSEILLER DU COMMUN A LA HAYE.
Potsdam, 26 mai 1750.
La réponse que vous avez faite, en conséquence de votre relation du 19 de ce mois, aux gens qui se sont informés auprès de vous de ce qui regarde les établissements dans mes États, n'est nullement dans le sens que je l'aurais souhaité; tout au contraire, vous auriez dû dire à ceux qui ont pris des informations de vous si l'établissement d'une compagnie de commerce aurait lieu à Emden, qu'on n'y refuserait personne et que, s'il y avait des personnes qui voudraient former là une compagnie de commerce, elles n'avaient que de m'adresser directement un mémoire sur les conditions qu'elles demandaient de former là une compagnie de commerce, en y qualifiant le négoce<384> qu'elles se proposent d'y établir, et qu'elles sauraient s'attendre à des résolutions favorables là-dessus, autant que les circonstances le permettraient. Quant aux autres qui vous ont demandé quels moyens il y avait pour faire valoir avantageusement leur argent dans mes États, vous auriez dû leur répliquer qu'il y avait tout moyen pour le faire valoir, mais, pour les convaincre qu'on agirait honnêtement et de la façon la plus ouverte avec eux, on laissait à leur discrétion s'ils trouvaient bon d'y envoyer quelque personne de confiance de leur part pour prendre langue et pour voir par ses propres yeux si c'était de la convenance de ceux qui l'avaient envoyée d'y faire des établissements, et qu'au cas qu'elle s'en trouvait, on tâcherait à leur procurer toutes les aisances qu'ils sauraient raisonnablement prétendre, tout comme ils ne risqueraient jamais avec moi, quand même ils ne trouveraient point convenable de faire ici des établissements.
Voilà ce que j'ai bien voulu vous dire pour votre direction, en vous recommandant fort de ne négliger aucune occasion où vous sauriez faire usage de tout ce que dessus; aussi pouvez-vous compter que rien ne saura vous rendre plus recommandable auprès de moi que si vous savez réussir là-dessus à mon gré.
Federic.
Nach dem Concept.