<101> attendant les affaires de Manheim, qu'on se flatte ici être fort avancées, prendront un tour plus favorable. Ainsi l'on pourrait regarder ce traité comme de nouveau accroché, si je n'avais de bonnes raisons pour croire que Haslang est en même temps muni des ordres secrets de ne point pousser les choses à bout, et de signer plutôt que de rompre une affaire à laquelle tout le salut de cette cour-ci et toute l'exécution de son nouvel arrangement sont attachés, et que même la cour palatine se relâchera, dès qu'elle verra que celle-ci risque de perdre ses propres avantages en voulant procurer les siens. Au reste, si ce traité subsiste, la Bavière promet de donner sa voix pour l'élection d'un roi des Romains, se relâche sur ses prétentions de Mirandole et Concorde moyennant un équivalent que nous donnons en argent comptant en guise de supplément aux subsides des Puissances maritimes, ce qui pourrait enfin resserrer plus étroitement les nœuds d'une parfaite amitié entre notre cour et celle-ci. Toutefois on fera tout de la part d'ici pour procurer également à la cour de Manheim des avantages des Puissances maritimes, quoique les prétentions de celle-là soient si exorbitantes et si peu acceptables que jusqu'à présent l'on n'a pu y faire attention et que même l'on ne peut encore les regarder que comme des subterfuges pour accrocher toute l'affaire.
Nach der Ausfertigung mit Beilagen im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.
4550. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.
Potsdam, 10 octobre 1750.
Milord. Quelqu'un de ma connaissance vient de me marquer dans la dernière confidence et sous le sceau du secret le plus absolu, que le terme du traité de subsides entre le duc de Brunswick et la Hollande1 étant sur le point d'expirer, la cour de Brunswick témoignait assez d'envie pour son renouvellement; qu'outre les ouvertures qu'elle en ferait au comte Bentinck à son arrivée prochaine à Brunswick, elle avait fait sonder par M. de Puebla le sieur Williams à Berlin si lui ne voulait pas se charger d'en écrire à sa cour, pour savoir si, moyennant quelques subsides que les Puissances maritimes paieraient, on ne voudrait prévenir à ce que le duc de Brunswick ne prit des engagements avec la France et la Prusse, quand celles-ci l'en solliciteraient; mais que le sieur Williams avait fait entendre là-dessus que l'affaire rencontrerait bien des difficultés à sa cour. Sur quoi on avait disposé les sieurs Puebla et Gross, ministre de Russie, d'en écrire à leurs cours respectives, afin d'appuyer par leurs ministres à Hanovre le duc de Brunswick, qui, selon toutes les apparences, se contenterait d'un subside bien médiocre.
1 Vergl. Bd. VI, 358. 381.