<186> élection, mais que ce ne serait qu'à condition que l'Angleterre et l'Autriche nous garantissent la tranquillité de la Suède et qu'on satisfît l'Électeur palatin sur ses prétentions en tant qu'elles seraient trouvées raisonnables; on pourrait y ajouter tout ce que Votre Majesté jugerait à propos. Je crois que ce serait le seul moyen d'amener cette affaire à une négociation qui donnerait à Votre Majesté le moyen d'apprendre aux puissances mal intentionnées qu'il ne leur convient pas de procéder dans des affaires importantes sans le concours de la France; ce qui serait d'autant plus en sa place, qu'on voit assez à quoi tendent tous ces traités que l'Impératrice et le roi d'Angleterre resserrent et augmentent autant qu'il dépend d'eux. S'il était possible de détacher en même temps le roi de Sardaigne de leur alliance, je crois que ce serait un grand coup de politique, mais je soumets toutes ces idées aux lumières supérieures de Votre Majesté. Elle sait mieux que personne ce qui Lui convient de faire, et je me ferai un plaisir de concourir de mon côté à tout ce qui pourra convenir à Ses intérêts et augmenter Sa gloire.

Quoi que le marquis de Valory ait pu dire, il n'aura jamais rendu à Votre Majesté avec assez de vivacité tous les sentiments d'estime et de la haute considération avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der undatirten Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Eigenhändig. Das Datum aus der Abschrift der Cabinetskanzlei im Königl. Geh. Staatsarchiv zu Berlin.


4675. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL MARQUIS DE VALORY A ÉTAMPES.

Potsdam, 11 décembre [1750].

Monsieur le Marquis de Valory. J'ai bien reçu votre lettre du 24 du mois dernier; privé, comme je le suis, du plaisir de vous voir, il m'est tout-à-fait agréable de recevoir des témoignages du zèle et de l'attachement que vous me conservez. J'y suis extrêmement sensible et je prends trop de part à ce qui vous touche, pour ne pas apprendre avec satisfaction les marques de bonté et de bienveillance que vous recevez à votre cour; vos services vous les ont méritées, mais la manière dont vous me flattez que j'y ai contribué, ajoute encore à mon contentement. Rien dans le monde ne m'intéresse et ne me touche davantage que l'amitié du Roi votre maître. Je ressens avec la plus grande sensibilité tout ce que vous me dites de ses sentiments pour moi; vous connaissez toute la pureté des miens pour ce grand Prince, et combien je m'occupe de sa personne, de sa gloire et de son bonheur. Vous pouvez être bien assuré que je mettrai toujours tous mes soins à resserrer de plus en plus les liens d'une union si conforme à nos communs intérêts et à l'inclination vive et personnelle qui m'attache à Sa Majesté Très Chrétienne, et ce n'est assurément pas de ce côté-ci que la bonne