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4420. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A COMPIÈGNE.

Potsdam, 25 juillet 1750.

J'ai vu, par votre rapport du 12 de ce mois, ce que le marquis de Puyzieulx vous vient de dire sur la déclaration que la Porte a fait faire à la Russie relativement aux affaires du Nord, et il serait très désirable que ladite Porte Ottomane voulût parler sérieusement aux Russes, puisque cette déclaration qu'elle leur a fait faire en dernier lieu,1 n'a fait guère d'effet sur eux, comme il paraît par les rodomontades et ostentations que ces derniers continuent de faire également qu'avant la déclaration en question de la cour ottomane.

Federic.

Nach dem Concept.


4421. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 25 juillet 1750.

J'accuse votre dépêche du 7 de ce mois. Vous rencontrez bien juste quand vous présumez que la cour de Vienne va en tout de concert avec le Chancelier, et que c'est elle principalement qui, sous l'apparence qu'elle affecte de vouloir moyenner la pacification du Nord, ne cherche qu'à nourrir le feu de discorde sous les cendres, jusqu'à ce que le moment lui paraîtra convenable pour éclater.

De plus, je veux bien vous dire pour votre direction que les ostentations guerrières que le Chancelier met à présent en œuvre, ne sont qu'une suite des déclarations que j'ai fait faire en faveur de la Suède, dont il a été extrêmement piqué et qu'il a fait envisager à sa Souveraine comme des menaces; que c'est en conséquence qu'on a résolu de pousser les ostentations au plus haut point et de faire défiler avec le moins de bruit 20,000 hommes de troupes vers la Livonie, pour y renforcer celles qui y sont. Je suis d'ailleurs informé que le Chancelier ne se pressera point à donner une réponse à mes déclarations; mais qu'en cas que vous dussiez faire des instances à ce sujet, l'on voudra donner une contre-déclaration par écrit, remplie d'impertinences, qu'on voudra communiquer alors à tous les autres ministres des cours étrangères à Pétersbourg qu'au surplus, à moins que les Suédois ne s'avisaient de faire des changements à la forme présente de leur gouvernement, la Russie ne serait jamais la première qui romprait avec eux. Comme je me soucie fort peu de toutes ces fredaines du Chancelier, je vous ordonne, de la manière la plus positive et sous peine de mon indignation suprême, de ne faire la moindre instance par rapport à une réponse sur la déclaration que vous avez faite, ni d'en parler même plus. Vous ferez même semblant comme si vous ignoriez parfaitement toutes les démonstrations que le Chancelier a mises en œuvre, ou du moins comme si vous n'en souciiez guère. Je demande d'ailleurs de vous que vous



1 Vergl. S. 1. 2. 23.