<287> veux bien vous dire que, si la France et moi avons insisté à ce qu'un renfort de troupes soit envoyé en Finlande, notre but n'a point été qu'il y fût transporté du monde pour relever les travailleurs aux forteresses, mais que ladite province soit mise dans un état de défense contre toute insulte. Si le ministère de Suède n'y veut pas envoyer de troupes pourvues de tentes, de l'artillerie et de tout autre appareil qu'il faut pour pouvoir tenir campagne, le cas le demandant, il vaudrait autant comme si l'on n'y envoyât rien du tout; car tout ce monde ne servirait qu'à rien et serait d'ailleurs exposé à être battu et enlevé en détail. Il faut que j'avoue que c'est un vrai bonheur à la Suède que la Russie n'ose pas encore entreprendre sur la Finlande suédoise, par des considérations qui l'en retiennent; car si elle l'entamait dans le mauvais état de défense où celle-ci se trouve, ce serait peut-être une expédition pour trois semaines de temps que la Russie en chasserait les Suédois et qu'elle serait maîtresse de toute cette province, sans qu'aucun des alliés de la Suède serait en état de la secourir, après que ce coup fut fait. Vous devez représenter tout ceci au comte Tessin, pour lui faire comprendre le danger que la Suède court, si l'on ne pense sérieusement à mettre la Finlande dans un meilleur état de défense et si l'on laisse les troupes qu'on y mettra, dépourvues de ce qui leur faut pour pouvoir tenir campagne et se défendre en braves gens.
Federic.
Nach dem Concept.
4820. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A COPENHAGUE.
Potsdam, 2 mars 1751.
J'ai reçu votre rapport du 16 passé. Quant à l'expédient que l'abbé Lemaire a proposé dans l'affaire de Knyphausen, mes ministres du département des affaires [étrangères] vous auront apparemment déjà instruit que je n'ai rien à dire contre cet expédient et qu'il n'y a que la difficulté que mes ministres auront pour disposer la comtesse de Bentinck pour qu'elle y donne ses mains.1
Au reste, je tombe d'accord à ce que vous dites de la conduite présente de la cour de Danemark, et il paraît assez par sa politique qu'elle veut ménager la chèvre et le chou, d'où cependant il saura arriver qu'elle perdra la considération de l'un et de l'autre parti.
Federic.
Nach dem Concept.
4821. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.
Potsdam, 3 mars 1751.
Monsieur mon Cousin. Je vous adresse à la suite de celle-ci sous n° 1 le nouvel original des articles séparés de mon traité fait avec le
1 Vergl. S. 274.