<329> je dois encore une réponse à la Princesse, ma sœur, je ne manquerai pas de toucher encore tous ces points là et de lui faire les représentations les plus convenables à ce sujet. Il faudra attendre alors quel en sera l'effet; car jusqu'ici il me paraît que le Prince-Successeur est trop prévenu contre le Sénat pour que je dusse me flatter d'un succès immanquable de mes représentations.
Au reste, j'ai d'abord fait remettre au prince Ferdinand de Brunswick la ratification du Roi votre maître de sa garantie du traité de Brunswick,1 afin qu'il en avertisse au plus tôt le Duc régnant, son frère, et que celui-ci lui fasse tenir en échange et sans délai la ratification de son acte de l'acceptation de cette garantie. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.
4887. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 15 avril 1751.
J'ai reçu à son temps vos rapports du 6 et du 10 de ce mois. Tel que vous me dépeignez le dérangement des finances de la cour où vous vous trouvez, il passe au delà de l'imagination et me paraît affreux et sans remède. Il y a cependant des choses, dans vos rapports sur ceci, que je ne puis pas tout-à-fait concilier et dont je souhaiterais d'être éclairci pas des explications solides que vous m'en donnerez.
Il y a, en premier lieu, qu'il entre pourtant des sommes considérables dans les caisses du Roi, par les grands impôts dont tout le pays là est accablé. Ajoutez-y les emprunts que, selon vos avis, on fait aussi souvent et partout où on en peut trouver, réfléchissez encore que l'état militaire et civil est fort mal payé, les troupes considérablement réformées, que malgré cela tout le monde se plaint de ne pouvoir rien tirer de la cour de Dresde de ce qu'elle doit, et que le Roi ne dépense dans son domestique au delà de ce qu'il a fait depuis bien d'années — et dites-moi où donc tout cet argent là va qu'on ramasse?
En second lieu, il me paraît encore de la contradiction entre ce que vous soutenez de la diminution des revenus du Roi et de ce que ses fonds ordinaires se tarissaient, en sorte que la femme du premier ministre commençait à en craindre les suites pour son mari, et entre ce que vous marquez de la résolution qu'on doit avoir prise de compléter les troupes, de faire l'été qui vient des revues, et de former des campements. Comme il faut des frais considérables pour compléter les
1 Vergl. S. 261 Anm. 1. Die französische Ratification ist vom 24. März 1751.