<378>gociation en devrait échouer, ou que la France dût offrir le même subside ou plus encore.

J'apprends d'ailleurs que ledit Williams a présenté là-dessus un mémoire au comte de Brühl, pour lui faire connaître combien le roi d'Angleterre était porté de se lier avec la cour de Dresde d'une double façon, savoir en roi d'Angleterre et en électeur d'Hanovre, et que cette double liaison se ferait par l'accession de la Saxe au traité d'alliance fait entre les deux cours impériales et moyennant un traité de subsides à conclure; mais que la cour de Londres espérait à son tour que celle de Dresde se contenterait d'un subside raisonnable et médiocre.

Sur quoi le comte de Brühl a répondu que sa cour ne demandait pas mieux que de se lier étroitement avec celle de Londres, mais pour ce qui regardait les engagements à prendre entre les deux maisons électorales, il y avait déjà des traités antérieurs entre elles qu'on n'avait qu'à renouveler; mais pour ce qui regardait le traité de subsides à faire, que c'était un sujet qui pourrait tirer en conséquence, et que, par cette raison-là, la cour de Dresde espérait que l'Angleterre ne lui offrirait pas moins qu'un subside de cent mille livres sterling par an, payables à Leipzig, chaque terme six mois d'avance avec cinquante milles livres sterling, et que le traité serait conclu pour six ans.

L'on m'avertit que c'est avec cette réponse que le chevalier Williams a envoyé de retour son courrier, mais qu'il doutait lui-même que sa cour agréât la proposition; l'on craint encore que l'affaire touchant l'élection d'un roi des Romains ne se sache bien accrocher là-dessus, et que c'était par cette raison là que la cour de Dresde avait résolu d'envoyer encore le comte de Flemming à Londres, afin de voir si par sa présence ses demandes pourraient prendre faveur auprès de l'Angleterre.

Federic.

Nach dem Concept.


4968. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Magdebourg, 5 juin 1751.

Il m'a fait plaisir d'apprendre par votre rapport du 26 passé que le comte Barck a trouvé moyen de désabuser le marquis de Hautefort de la proposition incongrue et captieuse que le chancelier Ulfeld lui avait faite touchant une nouvelle négociation à entamer, pour que la Russie et la Suède retirassent réciproquement leurs troupes de la Finlande, et il n'y a rien de plus juste que la considération que le comte de Barck a faite là-dessus. C'est là où la cour de Vienne, au désespoir de se voir frustrée dans son attente par la déclaration que le roi de Suède a faite à son avènement à la couronne, souhaiterait de pouvoir ramener les choses, afin d'avoir de nouveau l'occasion de semer la zizanie et de brouiller les affaires, pour parvenir à ses vues. Mais comme