<9> ministres de France n'ont pas précisément déféré aux intercessions que je leur ai fait faire en faveur de particuliers. Je connais combien ils sont difficiles à mener, et je sais qu'il n'est pas possible de les obliger à faire toujours ce que je demande à eux; mais avec tout cela je serai cependant bien aise d'avoir votre réponse sur de pareils ordres, pour savoir au moins si les choses que je demande, ont succédé ou non.

Je vous suis obligé des nouvelles que vous m'avez communiquées par rapport à la Turquie; s'il vous en arrive d'autres encore, vous ne manquerez pas de m'en instruire. Celles du Nord continuent à m'assurer que les choses resteront tranquilles; mais l'on me marque qu'on avait lieu d'appréhender à présent que les principales vues du chancelier Bestushew ne tendent à faire jouer tous les ressorts imaginables pour renverser le ministère de Suède, ou à la mort du Roi régnant ou à la Diète qui va se tenir dans l'année prochaine en Suède, et que, pour y parvenir avec d'autant moins de difficulté, l'on craint qu'il ne soit appuyé par l'argent anglais et qu'un semblable changement arrivé et le ministère de Suède composé des créatures de la Russie, ne mette le Chancelier au but des vues qu'il s'était proposées.

Federic.

Nach dem Concept.


4394. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 11 juillet 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 23 du mois passé. Je crois que les appréhensions que vous avez relativement aux entreprises que le Chancelier médite sur le ministère de Suède à l'occasion de la Diète prochaine qui va se tenir dans ce royaume, sont bien fondées, mais en tout cas on opposera l'intrigue à l'intrigue, et il vaudra toujours mieux que le Chancelier prenne la voie des manigances et des intrigues que celle de violence et de force ouverte.

Au surplus, comme j'avais oublié de vous répondre sur ce que vous m'avez marqué dans votre dépêche antérieure par rapport aux besoins pressants où le capitaine Stackelberg1 se trouve, je veux bien vous dire encore que je viens d'ordonner au banquier Splitgerber de remettre de nouveau à son comptoir à Pétersbourg la somme de 3 ou 400 écus, avec ordre de les payer à vous contre un simple reçu de votre main, de laquelle somme vous pourrez préalablement retirer les 100 roubles avancés audit officier par le baron de Goltz que vous avez bonifiés à celui-ci, et avoir soin, après, que le reste de cet argent parvienne sûrement audit capitaine.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. V, 567; VI, 594; VII, 38.