4494. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 31 août 1750.
Votre dépêche du 21 d'août m'est parvenue. Je suis bien persuadé que tout restera tranquille pendant le cours de cette année, mais à l'approche de l'année prochaine il y aura deux choses qui pourront nous causer de l'embarras et dont on ne saurait savoir le pli qu'elles pourront prendre.
La première concerne la Diète future en Suède. Les Russes ne manqueront pas alors de faire force d'ostentations, dans l'intention de me tenir en échec par là et de me brider.
Les Autrichiens tâcheront en même temps de profiter de l'occasion pour faire réussir l'élection projetée d'un roi des Romains.
Voilà, je m'imagine, le plan de la Russie et de ses alliés; il n'en résultera cependant pas, selon moi, de guerre capitale, et on pourrait bien encore en rester là, à cause du manque d'argent dont tous se ressentent également.
En attendant, la conduite que nous aurons à tenir sera qu'il faudra que nous combattions les intrigues de la Russie en Suède avec de l'argent, et quant à l'élection d'un roi des Romains, je n'y donnerai pas ma voix; elle ne s'en fera pas moins pour cela, et il en résultera une guerre de plume.
<67>Les circonstances pourraient peut-être originer quelques petits troubles, mais il n'y a aucune d'entre les puissances de l'Europe d'assez pourvue d'argent pour faire une grande guerre.
Federic.
Nach dem Concept.