4558. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 13 octobre 1750.

J'ai été content des informations que vous m'avez données encore par votre rapport du 2 du courant au sujet de l'affaire du clergé de France, et souhaite pour la gloire et les intérêts de Sa Majesté Très<107> Chrétienne que son ministère soutienne avec fermeté le projet qu'il a formé à ce sujet.107-1

L'affaire la plus principale sur laquelle je souhaite à présent d'être bien informé par vous, est si donc les ministres de France regardent avec des yeux indifférents toutes les ligues et les alliances que le roi d'Angleterre forme actuellement en Allemagne contre la France, et si lesdits ministres ne sentent pas que toutes ces troupes que le susdit Prince prend à tâche d'assembler moyennant ses traités de subsides, ne sont que pour s'en servir directement contre la France. Pour moi, je pense que, comme ledit Roi ne se cache point sur les intentions qu'il a là-dessus, il convenait à la France de faire au moins quelques arrangements en contraire et de se former un parti qui saurait contre-balancer l'autre. Comme je voudrais bien être éclairci sur tout ceci, je souhaite que vous cherchiez le moment pour en sonder le marquis de Puyzieulx, quoiqu'absolument d'une manière qu'il ne paraisse pas que vous voudriez lui donner de l'alarme; tout au contraire, vous ne mettrez pas cette chose-là auprès de lui sur le tapis que sous l'apparence que vous ne cherchiez qu'à vous instruire si la France prend sur un pied sérieux les cabales que la cour d'Angleterre forme contre elle, ou si elle ne s'en soucie guère. Je laisse cela à votre dextérité, mais je souhaite fort d'avoir vos éclaircissements là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



107-1 Vergl. S. 6.