4694. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

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Graf Otto Podewils berichtet, Wien 12. December: „J'avoue que j'ai de la peine à combiner les assurances que l'Électeur palatin continue de donner à Votre Majesté et à la France relativement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, avec les lettres que le baron de Wachtendonck écrit sur ce sujet au baron de Beckers“ ...

„Le comte de Bestushew, dans une visite qu'il me fit il y a quelques jours, me témoigna être fort mortifié du rappel du sieur Gross, et il parut en rejeter la faute sur la mauvaise conduite et les rapports indiscrets du sieur Gross, ajoutant qu'il était sensible à ce refroidissement entre Votre Majesté et sa cour. Il m'a fait connaître, encore, que s'il ne se liait pas si étroitement avec moi que son attachement pour Votre Majesté le lui faisait désirer, ce n'était uniquement que parcequ'il était obligé de se ménager vis-à-vis du ministère d'ici, qui servait d'espion à son frère et lui rapportait ses moindres actions. Quoique je me persuade qu'il

Berlin, 22 décembre 1750.

J'ai reçu votre rapport du 12 de ce mois. J'ai de la peine à me persuader que l'Électeur palatin prendra une résolution à l'égard de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, sans se consulter préalablement là-dessus avec la France et moi; ses intérêts même demandent ces concerts, puisqu'il aura toujours plus d'espérance d'obtenir de la satisfaction de la cour de Vienne, sur ses prétentions, restant avec nous, que quand il l'entreprendrait seul.

Je n'ai point été insensible aux sentiments que le comte Bestushew vous a déclarés dans la dernière conversation que vous avez eue avec lui. J'aimerai bien que

m'ait parlé sincèrement, je me sois contenté d'y répondre en termes généraux et par manière de compliments.“

„Le baron de Trenck qui a été cornette dans les gardes du corps de Votre Majesté et qui s'est échappé ensuite de Glatz, parcequ'on lui a fait croire, à ce qu'il m'a dit, que Votre Majesté l'avait condammé à une prison perpétuelle, m'a prié de le mettre à Ses pieds et La supplier très humblement de lui accorder sa grâce; qu'il comptait, moyennant la protection de Votre Majesté, de tirer plus de 60,000 écus de l'héritage de son oncle, mort ici, et de porter cet argent dans les États de Votre Majesté, où il est résolu de se rendre, dès qu'il aura obtenu son pardon.“

vous et votre successeur sachiez bien vivre avec lui et entretenir ses bonnes dispositions autant que les circonstances le voudront permettre. Vous n'oublierez non plus de l'assurer de mon estime particulière, dont il en douterait d'autant moins qu'il se souviendrait encore que c'avait été à mes instances qu'il avait été autrefois envoyé à ma cour,200-1 dont aussi je ne l'avait vu partir qu'à regret. Outre cela, vous pouvez bien lui dire, quoique par manière d'acquit, qu'il n'y avait point d'autres brouilleries entre sa cour et moi que celles qui existaient uniquement par la mauvaise disposition de son frère à mon égard, dont je ne connaissais ni l'origine ni les raisons.

Quant à ce qui regarde les propos que le sieur de Trenck vous a tenus, vous devez lui dire que, quelque sujet de mécontentement que je saurais justement avoir contre lui, je lui accorderais cependant son pardon, quoique sous les conditions expresses qu'il se retirât avec ses biens en Prusse, qu'il y vivrait tout tranquillement en retraite et qu'il n'aspirât plus à rentrer en mon armée. Ce sont les conditions au pied desquelles il aura son pardon, avec la liberté de rentrer dans mes États, s'il en donne des assurances de s'y vouloir conformer exactement.

Federic.

Nach dem Concept.



200-1 Vergl. Bd. II, 468.