4752. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Berlin, 29 janvier 1751.
Vos dépêches du 23 et du 26 de ce mois me sont bien parvenues. Comme il s'agit principalement, à l'égard des listes des troupes saxonnes que je vous demande,239-3 que leur dislocation et tous les quartiers desdites troupes y soient exactement marqués, vous devez tâcher de me satisfaire là-dessus. Quant aux distinctions qu'on fait, à la cour où vous êtes, aux ministres impériaux, vous devez vous conformer exactement à ce que je vous ai fait marquer par un rescrit du département des affaires étrangères à ce sujet, dont le précis est qu'il n'y avait point d'irrégularité, quand le roi de Pologne distinguait l'un ou<240> l'autre d'entre les ministres étrangers pour s'en faire accompagner à la chasse, puisque cela dépendait de son bon plaisir. Vous aurez d'ailleurs à soutenir les distinctions qu'on a faites à vos antécesseurs et aux autres ministres de leur rang, principalement à l'occasion des fêtes et des festivités publiques, mais vous devez observer en même temps que, s'il arrivait quelque irrégularité à ce sujet, vous ne deviez jamais faire vos plaintes avec trop de vivacité, mais toujours bien modérément et avec toute la douceur.
Au reste, j'ai été vivement surpris de voir par votre dernière susalléguée relation la manière étrange et criante dont la cour de Dresde en a usé à l'égard des 200,000 écus qui lui ont été comptés par les Hanovriens,240-1 et je trouve absolument nécessaire que, vu cette économie aussi extravagante, vous pressiez continuellement le comte Hennicke sur le payement de tous les billets de la Steuer qui seront échus à mes créanciers à la prochaine foire de Leipzig. Vous pourrez insinuer à ce sujet au comte Hennicke qu'aussi longtemps que j'avais vu que la cour de Dresde n'était en état, faute d'argent, de s'acquitter des sommes dues à mes sujets, je ne l'avais pas trop pressée là-dessus; mais qu'à présent qu'elle avait les moyens en mains pour contenter mes dits sujets, par l'argent qui lui était revenu des provinces hypothéquées à l'Hanovre, il était juste, aussi, qu'elle satisfît mes sujets créanciers, en conséquence du traité de paix.
Au surplus, il est hors de doute que la cour de Saxe accédera au traité des deux cours impériales, quoique peut-être elle tâchera de se faire préalablement quelques petites convenances.
Federic.
Nach dem Concept.
239-3 Vergl. S. 227.
240-1 Maltzahn hatte darüber unter dem 26. Januar berichtet : „Cet argent sera employé à payer les présents que la Princesse Électorale a eus, parmi lesquels il y a un collier et des pendants d'oreilles qu'on estime à 100,000 écus. S'ils ne le valent pas, le Roi l'a toujours payé. Le reste sera employé à subvenir aux dépens du carnaval.“