4860. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 27 mars 1751.
J'accuse votre dépêche du 12 de ce mois. J'ai tout lieu d'être content de la bonne disposition où se trouvent actuellement les ministres de France, en conséquence de votre rapport du 12 de ce mois, et des sentiments de vigueur et de fermeté qu'ils font apparaître.
<313>Votre attention principale doit être de les y entretenir, et, après tout, rien n'est plus désirable sinon que M. de Puyzieulx reste dans son poste;313-1 car je croirais sa perte irréparable, parcequ'il y a peu de ministres qui pensent aussi solidement que lui et qui ont la pénétration aussi juste.
Nos nouvelles de Londres sont que les ministres d'Angleterre, malgré toutes les difficultés qu'ils ont rencontrées jusqu'ici dans l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, ne désespèrent pas encore de l'exécution de leur plan concerté à Hanovre et d'entreprendre l'élection par voie de majorité. Aussi, quand il a été question dans le Parlement de cette affaire, celui-ci s'est arrogé de décider qu'on pouvait procéder à l'élection par voie de majorité, si cela ne se pouvait faire autrement. C'est pourquoi tout le fort de la négociation du ministère britannique s'est tourné du côté de la Saxe, où l'on donne des ordres au chevalier Williams de faire des offres considérables d'argent pour un traité de subsides. Je suis informé que la cour de Pétersbourg a ordonné à son ministre de Londres313-2 de s'intéresser à ce que les Puissances maritimes accordassent des subsides à la Saxe, et que le comte Keyserlingk à Dresde a reçu pareillement ordre d'appuyer là-dessus auprès du chevalier Williams, ainsi qu'il n'est point à douter qu'on s'accordera bientôt là-dessus.
Federic.
Nach dem Concept.
313-1 Vergl. S. 292.
313-2 Tschernyschew.