4870. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.
Potsdam, 3 avril 1751.
Milord. Je suis tout-à-fait sensible aux témoignages de confiance et d'attention que vous me donnez à l'occasion de l'empressement que M. de Broglie, brigadier des armées du Roi votre maître et second fils de feu M. le maréchal de ce nom, vous a marqué de venir me faire sa cour dans le temps des revues. Soyez persuadé que lui et tout ce qui viendra de Français à ma cour, me seront toujours agréables, et assurez-le, je vous prie, que je n'ai jamais porté de la haine contre feu son père, et que, si autrefois nous n'avons pas été d'accord en sentiments,319-1 je n'en ai gardé aucun ressentiment contre lui et moins encore contre ceux qui lui ont appartenu. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Je ne suis point comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob qui punit la quatrième génération des crimes de ses pères; je n'ai point eu à me plaindre de M. de Broglie, mais je l'ai plaint que l'apoplexie l'avait privé de la force qu'il faut pour commander une armée, et j'ai plaint la France dont il a mal fait les affaires. Quant au jeune M. de Broglie, il suffit qu'il soit Français pour être bien reçu ici.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Der Zusatz eigenhändig.
319-1 Vergl. Bd. I, 437. 441; Bd. II, 12. 35. 208. 270. 378. 380; Bd. III, 65. 241. 274.