4912. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 27 avril 1751.
Les dépêches que vous m'avez faites du 12 et du 16 de ce mois, m'ont été fidèlement rendues. Malgré le déplaisir que j'aurais, pour l'amour de la France, si le contrôleur général des finances est obligé<345> de plier devant le clergé345-1 dans une affaire aussi juste et légitime qu'intéressante à la France, c'est cependant une chose dont je ne puis aucunement me mêler; en attendant, vous me ferez plaisir de continuer à m'informer de temps en temps du train que cette affaire prendra.
Mes nouvelles de Londres sont que les membres du ministère cherchaient à insinuer que la mort du prince de Galles n'affectait en aucune façon le système de la cour, que leur air et la manière dont ils exprimaient ceci, démontraient clairement qu'ils étaient bien éloignés d'en être convaincus. Que l'on continuait d'y être fort embarrassé au sujet de la poursuite du projet de l'élection d'un roi des Romains, et qu'il n'y avait guère apparence qu'on la voudrait brusquer. Quant au dernier point, je crois avoir lieu de présumer que l'Angleterre se gardera bien de procéder par des voies violentes à faire valoir leur projet d'élection, après que la France s'est expliquée si énergiquement à ce sujet.
Pour ce qui regarde les Saxons, j'applaudis aux sentiments de ceux qui estiment que la France ne doit point donner de subsides à ceux-là; ce serait toujours une dépense perdue, puisqu'elle ne [pourra] jamais compter sur ces gens-ci, tandis que le comte Brühl gardera le maniement des affaires.
Federic.
Nach dem Concept.
345-1 Vergl. S. 292.