4959. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 29 mai 1751.
J'ai reçu votre rapport du 19 de ce mois. Je suis persuadé que vos amis vous ont accusé juste, quand ils vous ont dit que, l'affaire<373> de l'élection rencontrant actuellement trop de difficulté dans son exécution, la cour de Vienne s'aviserait de la laisser en arrière, en attendant des circonstances plus favorables. Il n'est point à douter que cette cour, selon son langage ordinaire, ne laissera pas de rapporter ceci à sa modération; cependant ceux qui envisagent les choses par leur vrai principe, démêleront aisément que cette prétendue modération n'est qu'une suite de la mort du prince de Galles et de la fermeté de la France dans ses déclarations qu'elle a faites aux ministres autrichien et d'Angleterre;373-1 circonstances qui ont empêché que la cour de Londres n'ait voulu se prêter aux instances que celle de Vienne lui a faites pour brusquer l'élection.
Pour ce qui regarde l'avance que vous avez faite de trois quartiers de pension à quelqu'un et de quelques autres menues dépenses, le conseiller privé Eichel aura soin de faire payer le montant de 370 florins à votre banquier Scheel à Berlin, dès qu'il lui fera présenter votre quittance.
D'ailleurs la caisse de légation vous paiera le compte spécifié d'extraordinaires que vous avez envoyé au département.
Quant aux espèces frappées dans mes États dont la cour de Vienne, par un motif d'envie et de jalousie, a voulu empêcher de prendre cours dans ses pays, vous ne devez point être en peine là- dessus, parceque je suis persuadé qu'en très peu de temps ladite cour s'en ravisera et que ses États seront inondés de ces espèces.
Federic.
Nach dem Concept.
373-1 Vergl. S. 363.