4961. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 30 mai 1751.
Comme milord Tyrconnell vient de me marquer que sa cour l'avait chargé de faire de nouvelles instances auprès de moi en faveur de la<374> Saxe touchant les affaires de la Steuer, mon intention est que vous deviez lui parler là-dessus et lui expliquer en détail les fortes raisons que j'avais pour ne point pouvoir me départir de ce que le traité de Dresde dispose à cet égard, parcequ'il n'y aurait plus de sûreté alors que jamais la Saxe remplît ses engagements pris pour satisfaire mes sujets créanciers de la Steuer; que c'était le seul bénéfice que j'avais remporté par le traité de Dresde, et que, si je m'en écartais une fois, mes sujets créanciers en seraient absolument perdus et ruinés; car quelque assurance que la Saxe offrirait au moyen d'une nouvelle convention à faire, elle ne serait pas plus scrupuleuse à ne point remplir ses nouveaux engagements, qu'elle n'a été jusqu'ici à ne pas remplir ceux qu'elle a pris par un traité solennel de paix. Vous entrerez d'ailleurs avec Milord dans toutes les raisons que je vous ai déjà suppéditées374-1 à l'occasion du dernier promemoria que le sieur de Maltzahn nous a envoyé de la part du ministère de Dresde, et vous accompagnerez tout cela de compliments bien polis, afin de marquer à milord Tyrconnell combien j'étais fâché de ne pouvoir marquer dans cette occasion les grands égards que j'ai pour tout ce qui peut plaire à la France, vu que mes intérêts et la conservation de mes sujets en souffriraient un préjudice trop notable. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
374-1 Vergl. S. 342.