4968. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Magdebourg, 5 juin 1751.
Il m'a fait plaisir d'apprendre par votre rapport du 26 passé que le comte Barck a trouvé moyen de désabuser le marquis de Hautefort de la proposition incongrue et captieuse que le chancelier Ulfeld lui avait faite touchant une nouvelle négociation à entamer, pour que la Russie et la Suède retirassent réciproquement leurs troupes de la Finlande, et il n'y a rien de plus juste que la considération que le comte de Barck a faite là-dessus. C'est là où la cour de Vienne, au désespoir de se voir frustrée dans son attente par la déclaration que le roi de Suède a faite à son avènement à la couronne, souhaiterait de pouvoir ramener les choses, afin d'avoir de nouveau l'occasion de semer la zizanie et de brouiller les affaires, pour parvenir à ses vues. Mais comme<379> c'est principalement l'Angleterre qu'il faut considérer en tout ceci comme le grand mobile et qu'il [paraît] partout qu'elle ne croit pas de sa convenance d'entrer de nouveau en guerre, il faut espérer que la cour de Vienne échouera encore dans ce dessein et que les affaires du Nord se passeront encore tranquillement, quoique je ne doute guère que la Russie ne laissera pas de continuer ses démonstrations jusqu'au temps que la Diète de Suède aura fini.
Quant aux affaires de la Diète de Hongrie, quoiqu'elles ne m'intéressent guère et que je sois persuadé qu'il en résultera peu de chose, je souhaite cependant d'apprendre par vous quelle en aura été la fin et sur quel pied les affaires en sont restées.
Federic.
Nach dem Concept.