4973. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

[Wésel, 18 juin 1751].

Monsieur mon Frère. Rien ne pouvait me rendre l'arrivée du sieur de Chambrier plus agréable que la lettre obligeante dont Votre Majesté l'a chargé; je sens trop le prix de l'amitié de Votre Majesté, pour n'y pas répondre avec toute la reconnaissance imaginable; Ses alliés doivent se prêter avec plaisir à Ses vues salutaires. Votre Majesté veut affermir le système de la paix et resserrer l'union des Princes qui sont dans les mêmes sentiments; j'en sens si bien l'importance que tous les obstacles qui pouvaient empêcher de plus étroites liaisons entre le roi de Danemark et moi, sont levés, et je m'applaudis d'avoir suivi les bons conseils que Votre Majesté a bien voulu me donner. Je ne doute point que milord Tyrconnell ne soit entré dans le détail de ce qui s'est passé à Berlin dans l'affaire de Madame de Bentinck, et comme, après bien des peines, on est parvenu à lui faire<381> prendre le seul parti qui lui restait, c'est-à-dire de s'accommoder selon les propositions qu'en a faites la cour de Danemark,381-1 je serai charmé si ces petites complaisances pouvaient persuader Votre Majesté de la déférence que j'ai pour Ses conseils et de la sincère envie que j'ai de Lui en donner des marques en toutes les occasions. Je ne finirais pas sur la reconnaissance que Lui doit le Nord et moi particulièrement des soins infatigables qu'Elle S'est donnés pour y maintenir la paix, et de la manière dont Elle a pourvu même à l'assistance de Ses alliés en cas de guerre. Je suis avec les sentiments de la plus haute considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der eigenhändigen Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Das Datum ergiebt die Abschrift der Cabinetskanzlei im Königl. Geh. Staatsarchiv zu Berlin.



381-1 Vergl. S. 375.